Le président des Etats-Unis Barack Obama a envoyé jeudi au Sénat le nouveau traité START, première étape du processus de ratification de cet accord de désarmement nucléaire qu'il a signé en avril avec son homologue russe Dmitri Medvedev, a annoncé la Maison Blanche.

«Aujourd'hui, le président a soumis au Sénat le nouveau traité START, qu'il a signé le mois dernier à Prague», a précisé le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dans un communiqué.

Plus tôt, la présidence avait indiqué que MM. Obama et Medvedev s'étaient entretenus au téléphone jeudi matin et avaient «insisté sur l'importance de conclure le processus de ratification dans les deux pays le plus vite possible».

Les deux dirigeants ont signé le 8 avril à Prague le «Nouveau START» qui concrétise l'engagement des deux pays à réduire considérablement le nombre de leurs armes nucléaires stratégiques.

Dans un message aux sénateurs, M. Obama a affirmé que «le traité va améliorer la sécurité nationale des Etats-Unis» et «fera progresser la transparence et la prédictibilité de la relation stratégique entre les Etats-Unis et la fédération russe».

Le président a aussi promis que «les Etats-Unis continueront à entretenir une dissuasion nucléaire forte (...) Le traité préserve notre capacité à déterminer la composition et la structure de nos forces stratégiques dans le cadre des limites du traité, et à moderniser ces forces».

Rappelant que «le traité ne comprend aucune limite au test, développement ou déploiement de programmes de défense antimissile actuels ou prévus, ou des capacités de frappe conventionnelles» des Etats-Unis, M. Obama a pressé le Sénat de «considérer rapidement et favorablement le traité» et de le ratifier.

Dans une autre tentative apparente de rassurer des élus potentiellement inquiets d'un affaiblissement de la force de dissuasion américaine, la Maison Blanche a couplé à cet envoi un rapport classifié qui évoque des investissements de 80 milliards de dollars sur 10 ans pour moderniser et entretenir l'arsenal nucléaire du pays.

Moscou et Washington prévoient de ramener le nombre de leurs ogives nucléaires à 1550 chacun, soit une baisse de 74% par rapport à la limite du traité START, accord signé en 1991 et arrivé à échéance fin 2009.

Pour commencer à être appliqué, cet accord doit être ratifié par le Sénat côté américain et la Douma côté russe, conformément aux Constitutions des deux pays.

Une porte-parole de M. Medvedev a indiqué de son côté jeudi à l'agence Interfax que le nouveau traité serait «prochainement» soumis à la chambre basse du Parlement russe.

M. Obama a dit vouloir que le nouveau traité soit ratifié dès «cette année» côté américain. Les voix des deux tiers du Sénat, soit de 67 élus sur 100, sont nécessaires. Mais la majorité démocrate disposant de 59 voix, il faudra que des républicains joignent leurs voix à celles des alliés de M. Obama.

Le 13 avril, le chef de la majorité à la chambre haute, Harry Reid, avait indiqué que la ratification pourrait attendre début 2011, soit après les élections législatives de la mi-mandat prévues en novembre prochain.

«Je vais faire tout ce que je peux pour faire avancer cela aussi vite que possible. Cela pourrait prendre jusqu'au début de l'année prochaine, mais je pense que c'est important que nous essayions de parvenir à cette ratification», avait-il dit, tout en affirmant ne pas penser que les républicains diraient non au traité.

Les précédents accords de désarmement avec la Russie, dont le premier START, avaient été systématiquement entérinés par le Sénat à la quasi-unanimité.