Le département d'État américain a indiqué mardi qu'il «envisageait sérieusement» de placer les talibans pakistanais sur la liste noire des organisations terroristes, après l'annonce de leur implication dans l'attentat raté de Times Square à New York.

«C'est une chose que nous envisageons sérieusement», a dit le porte-parole du département d'État Philip Crowley, interrogé sur une proposition en ce sens émanant du Congrès.

Un groupe de sénateurs américains avait appelé dans la matinée à ce que les talibans pakistanais (Tehrik-e-Taliban) soient placés sur cette liste noire des organisations terroristes internationales, ce qui entraînerait un gel de tous leurs avoirs aux États-unis, interdirait aux Américains de financer ou d'aider l'organisation et empêcherait à ses membres d'entrer sur le territoire américain.

Selon M. Crowley, avant d'être inscrit sur cette liste, «une organisation doit répondre à une série de critères précis», et l'enquête sur l'attentat manqué de Times Square permettra sans doute de décider si les talibans pakistanais doivent y figurer.

Le sénateur démocrate de New York Charles Schumer, qui a écrit avec quatre autres sénateurs démocrates à la secrétaire d'État Hillary Clinton pour lui demander de mettre le Tehrik-e-Taliban sur liste noire, s'est dit convaincu mardi que «ce groupe représente une menace existentielle pour la sécurité non seulement de nos soldats qui combattent à l'étranger mais aussi pour les Américains ici, chez eux».

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a annoncé dimanche que les États-Unis avaient désormais la preuve que les talibans pakistanais étaient derrière l'attentat raté à la voiture piégée commis le 1er mai à New York.

La liste noire des États-Unis comprend entre autres le mouvement pakistanais Lashkar-e-Taiba, accusé d'avoir conçu les attentats sanglants de 2008 à Bombay, ainsi que le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais, l'IRA irlandaise ou les Tigres tamouls sri-lankais.

M. Schumer a dit comprendre la nécessité de ne pas y ajouter les talibans d'Afghanistan, dont la réintégration dans la société afghane fait partie de la stratégie du président américain Barack Obama pour pouvoir commencer à retirer ses troupes du pays.

Mais les talibans pakistanais, «c'est une autre histoire», a-t-il dit, estimant qu'en planifiant une attaque à New York, ils avaient «déclaré la guerre aux citoyens des États-Unis».