Le président socialiste équatorien Rafael Correa a déclaré lundi soir qu'il ne céderait pas aux pressions des indigènes équatoriens, dont les manifestations contre un projet de loi sur l'eau se sont multipliées depuis une semaine.

«Nous ne céderons pas aux pressions d'un groupe, quelle que soit son importance», a déclaré Rafael Correa lors de la cérémonie d'investiture de son nouveau ministre du Tourisme, Freddy Ehlers.

«Levons-nous, marchons, nous sommes bien plus nombreux. Ne nous laissons pas imposer les caprices et les abus d'une poignée d'insensés», a-t-il ajouté.

Le chef de l'État a en outre invité ses partisans à organiser des «soulèvements» contre ces opposants, reprenant le terme des organisations indigènes opposées au gouvernement qui ont promis depuis jeudi de «radicaliser» leur mouvement.

Le Congrès équatorien examine depuis une semaine, en seconde lecture, un projet de loi de gestion de l'eau, auquel s'opposent les indiens estimant qu'il aboutirait à la «privatisation» de celle-ci, jusque-là gratuite.

Des milliers d'indigènes ont cerné le bâtiment le 4 mai pendant plusieurs heures, empêchant les élus d'en sortir. Lundi, des centaines d'indiens ont également bloqué plusieurs routes dans le nord et le sud du pays, avant d'être dispersés.

Ils ont été accusés par le vice-ministre des peuples (en charge de la communauté indigène, ndlr), Orlando Pérez, de chercher à «renverser» le président.

Les indiens représenteraient selon leurs dirigeants 35% de la population équatorienne (14,2 millions de personnes).

La communauté indigène, qui exprime depuis des mois ses réserves face au gouvernement du président Correa, a déjà provoqué la chute de deux de ses prédécesseurs, Abdala Bucaram en 1997 et Jamil Mahuad en 2000.