La municipalité de Pékin va n'autoriser qu'un seul achat immobilier supplémentaire par famille, pour tenter de freiner la hausse des prix du secteur, ont annoncé vendredi des médias chinois.

«Pékin a dévoilé ces mesures sévères vendredi pour freiner les prix en hausse excessive», a expliqué l'agence Chine Nouvelle.

L'agence China News Service indique que «pour le moment, une famille ne pourra acheter qu'un nouvel appartement» et précise qu'il a été demandé aux banques, également «pour le moment», de refuser tout prêt pour l'achat d'un troisième bien et au-delà.

Devront aussi être exclus des prêts «les non-résidents à Pékin, qui ne peuvent pas prouver qu'ils se sont acquitté de leurs impôts et contributions sociales dans la ville depuis au moins un an», selon China News Service.

Les mesures de la municipalité de Pékin s'inscrivent dans le droit fil de celles prises par les autorités pour réduire les risques de surchauffe immobilière, qui par extension pourrait menacer la reprise économique.

Le gouvernement chinois avait ainsi récemment permis aux banques de refuser des prêts à des clients déjà propriétaires d'au moins deux biens.

Il a aussi imposé des restrictions aux ventes sur plan et élevé l'apport personnel minimum pour l'achat d'un deuxième appartement et plus.

Le gouvernement vise la spéculation, jugée responsable du redémarrage rapide de la hausse des prix de l'immobilier.

Selon certains analystes, il projette d'introduire à l'essai des taxes sur la propriété immobilière dans quelques villes dès cette année.

Dans une note publiée mercredi, les économistes de la banque Standard Chartered font état d'informations selon lesquelles les villes concernées seraient Pékin, la capitale, et les métropoles de Chongqing (sud-ouest), Shenzhen (sud) et Shanghai (est).

Mais ils se demandent aussi si «après la série de mesures pour refroidir la spéculation et faire baisser les prix, cet impôt sera suffisant pour bannir du marché immobilier pendant une décennie les spéculateurs».

En mars, les prix dans les grandes villes ont grimpé de 11,7% sur un an, leur plus importante hausse depuis que le gouvernement a commencé en 2005 à suivre les évolutions du secteur dans 70 villes.

Tous les analystes ne sont pas convaincus que la Chine est confrontée à une bulle immobilière dangereuse: «les tentatives de la Chine pour réprimer l'activité spéculative sur les marchés immobiliers ne signalent pas qu'une bulle enfle ou soit sur le point d'exploser», indiquait dans une récente note Capital Economics.

«Les nouvelles mesures devraient contribuer à atténuer les prix là où les hausses ont été extrêmes. Mais le niveau des prix immobiliers en général n'est pas une cause majeure d'inquiétude», ajoutait Mark Williams.