Aucune fuite de pétrole sous-marine n'a été repérée au large des côtes américaines, ont assuré les gardes-côtes vendredi, mais les risques d'une pollution majeure demeuraient après qu'une plateforme contenant 2,6 millions de litres de pétrole a sombré jeudi.

«Il n'y a pas de fuite sous-marine de pétrole brut provenant du puits à l'heure actuelle», a déclaré à l'AFP Mike OBerry, porte-parole des garde-côtes de la Nouvelle Orléans. «Nous ne sommes pas sortis d'affaire mais c'est une bonne nouvelle», a-t-il ajouté.

L'exploration des abords du puits a été assurée jeudi soir par un robot sous-marin spécialement équipé pour cette tâche.

La veille, les gardes-côtes avaient indiqué à l'AFP qu'une nappe considérée comme «importante» de 1,6 sur 8 km s'était échappée de la plateforme.

Ils avaient ajouté que des bateaux équipés de matériel de dépollution étaient à pied d'oeuvre pour éviter que les hydrocarbures atteignent les côtes de Louisiane, de l'Alabama et du Mississipi, des États dont les écosystèmes ont déjà été mis à rude épreuve par de nombreux ouragans.

Interrogé sur CNN, le contre-amiral Mary Landry a précisé vendredi que les garde-côtes recherchaient toujours la trace de 11 employés disparus depuis la forte explosion mardi qui a fait sombrer deux jours plus tard l'ensemble de la plateforme située à 70 km au large de la Nouvelle Orléans (Louisiane, sud).

Selon elle néanmoins, «les interrogatoires des survivants font penser que (les 11 disparus) étaient dans la structure quand l'explosion a eu lieu».

«S'il y avait la moindre fuite, nous serions prêts à réagir», a ajouté la responsable, assurant que les autorités se préparaient «au pire scénario».

En tout, 126 personnes se trouvaient à bord de «Deep Water Horizon» au moment de l'explosion suivie d'un important incendie, et 115 ont pu regagner la côte. Parmi eux, 17 étaient blessés dont quatre dans un état critique.

La plateforme «Deep Water Horizon» contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait 8.000 barils de pétrole par jour, soit près de 90 000 litres.

À Washington, le président américain Barack Obama a affirmé jeudi que la réaction aux conséquences de la catastrophe pétrolière était la «priorité numéro 1» du gouvernement.

Dans un communiqué, il a assuré que «le gouvernement fédéral tout entier offrait toute l'assistance nécessaire dans les efforts de sauvetage, ainsi que pour répondre à l'impact sur l'environnement et le minimiser».

Le locataire de la plateforme, le groupe pétrolier britannique BP, a déployé des bateaux afin de surveiller les fuites éventuelles et leurs conséquences sur l'environnement, dans ce qui pourrait devenir selon les autorités américaines la pire marée noire aux États-Unis depuis l'Exxon Valdez en 1989.

Le pétrolier Exxon Valdez s'était échoué sur les côtes de l'Alaska dans le détroit du Prince Williams et avait déversé plus de 40 millions de litres de pétrole sur une distance de 1.300 km.

D'une taille de 121 sur 78 mètres, «Deep Water Horizon» a brûlé pendant un jour et demi offrant d'impressionnantes images d'énormes balles de feu dans le ciel.

La société propriétaire Transocean, basée au Texas (sud), a indiqué qu'il n'avait pas été possible d'«enrayer la fuite d'hydrocarbures avant que la plate-forme ne sombre». «Nous travaillons en étroite collaboration avec BP Exploration et Production et les garde-côtes américains pour déterminer l'impact de l'immersion de la structure et la réponse à y apporter», a expliqué jeudi soir Transocean, première entreprise de forage off-shore du monde.