Une plateforme pétrolière située dans le golfe du Mexique, non loin des côtes américaines, a sombré jeudi, deux jours après une très forte explosion suivie d'un incendie qui ont fait quatre blessés graves et onze disparus, provoquant une importante marée noire.

«Nous considérons que ce (sinistre) constitue une importante marée noire», a affirmé à l'AFP Mike O'Berry, un porte-parole des garde-côtes de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud des États-Unis).

Il a ajouté que les autorités étaient en train de dépêcher sur place des navires chargés de contenir la nappe de pétrole qui s'étend sur une superficie de 1,6 km de large et 8 km de long.

«Nous nous sommes préparés à minimiser l'impact sur l'environnement» de ce sinistre, a assuré une autre responsable, Katherine McNamara.

«Nous devons trouver quelle quantité de pétrole s'échappe et comment l'arrêter», a ajouté Mike O'Berry sur la chaîne CNN.

Le président Barack Obama a indiqué que le gouvernement devait avoir «comme priorité numéro un» de réagir au sinistre.

M. Obama «a assuré que le gouvernement fédéral tout entier offrait toute l'assistance nécessaire aux efforts de sauvetage ainsi que pour répondre à l'impact sur l'environnement et le minimiser», selon un communiqué de la Maison-Blanche.

Il a «demandé aux administrations compétentes de consacrer toutes les moyens nécessaires pour répondre à l'incident et enquêter sur ses causes», selon le texte.

Les autorités comptent envoyer un petit sous-marin téléguidé muni de caméras afin de déterminer la quantité de pétrole se déversant dans les eaux du golfe, qui abrite un écosystème fragile.

Plusieurs bateaux ont tenté en vain, jusqu'au dernier moment, de venir à bout des flammes en déversant d'importantes quantités d'eau sur la structure vacillante, au-dessus de laquelle s'élevait une épaisse fumée noire.

Avant l'explosion, la plateforme contenait 2,6 millions de litres de pétrole et extrayait 8.000 barils de pétrole par jour, soit près de 90.000 litres.

Des responsables de la compagnie suisse Transocean Ltd, propriétaire de la plateforme, ont indiqué dans un communiqué jeudi soir «qu'ils n'avaient pas été en mesure d'arrêter le flux d'hydrocarbures avant que la plateforme ne sombre».

Une enquête sur les causes de l'explosion a été ouverte.

Le vice-président de Transocean, Drian Rose, a estimé qu'il y avait «incontestablement de la pression provenant du fond océanique qui s'est accumulée dans la colonne montante».

La plateforme «Deep Water Horizon», de 78 m de large et 121 m de long, était exploitée par le groupe pétrolier britannique BP.

Cent vingt-six personnes s'y trouvaient au moment de l'explosion, mardi à 22H00 (03H00 GMT mercredi) à quelque 70 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, sud).

Cent-quinze personnes ont pu regagner la côte. Onze employés sont toujours portés disparus, selon les garde-côtes, qui gardaient espoir jeudi de retrouver des survivants, qui pourraient avoir pris place à bord d'un des canots de sauvetage de la plateforme.

Parmi les employés ayant pu être sauvés, 17 ont été blessés, dont quatre étaient toujours dans un état critique jeudi.

«La journée mondiale de la Terre est née avec la marée noire de Santa Barbara en 1969», a rappelé Darryl Malek-Wiley, un porte-parole de la plus ancienne association américaine de défense de l'environnement, le Sierra Club.

«Nous voici 40 ans plus tard et toujours aux prises avec des opérations de forages pétroliers qui semblent dangereuses pour l'environnement».

La Journée de la Terre est née le 22 avril 1970 aux États-Unis pour sensibiliser aux questions environnementales.

Des sénateurs américains ont estimé jeudi qu'après cet accident le président Barack Obama devait reconsidérer l'expansion du forage en mer qu'il a annoncée fin mars.