L'administration américaine a donné son feu vert à l'élimination de l'imam Anwar al-Aulaqi, un ressortissant des États-Unis installé au Yémen et soupçonné d'activités terroristes, a indiqué mercredi à l'AFP un responsable anti-terroriste américain.

«Le gouvernement américain commettrait une erreur s'il ne traquait pas des menaces terroristes comme al-Aulaqi», a affirmé ce responsable sous couvert de l'anonymat, confirmant ainsi des informations du New York Times.

«Cela ne devrait surprendre personne, surtout pas Anwar al-Aulaqi lui-même, d'être une cible américaine. Oui, c'est un citoyen américain, mais les Américains qui collaborent avec l'ennemi ne jouissent pas de protection spéciale», a-t-il déclaré.

Selon le quotidien new-yorkais, cette autorisation, exceptionnelle dans le cas d'un citoyen américain, a été donnée cette année quand l'administration du président Barack Obama s'est convaincue que l'imam ne se contente plus de soutenir le terrorisme mais y participe directement.

En février, le directeur du renseignement américain, Dennis Blair, a confirmé lors d'une audition parlementaire que les services d'espionnage étaient autorisés à tuer des citoyens américains s'ils représentaient une menace directe pour les Étas-Unis.

L'imam, né dans l'État du Nouveau Mexique, a acquis une certaine notoriété pour avoir entretenu une correspondance par courriels avec le commandant américain Nidal Hassan accusé d'avoir tiré en novembre 2009 sur des soldats à la base de Fort Hood (Texas), faisant 13 morts. Il avait ensuite dit approuver cette attaque.

Il a également été mis en cause dans l'attentat raté commis par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab dans un avion américain le 25 décembre 2009 juste avant son atterrissage à Detroit (nord des États-Unis).

«La menace que fait peser Aulaqi sur notre pays ne se limite plus à des mots. Il est désormais impliqué dans des préparatifs» d'attentat, a déclaré un haut responsable américain au New York Times, sous couvert de l'anonymat.

«Les États-Unis s'efforcent, comme les Américains s'y attendent, d'éliminer les menaces à leur sécurité et cet individu en est devenu une de par ses propres actes», a ajouté la même source.

Washington considère que le droit international permet d'éliminer des individus ou des groupes qui posent une menace imminente.

Les États-Unis ont également dévoilé récemment la base juridique qui couvre, selon eux, les frappes de drones -avions sans pilotes- qu'ils mènent contre Al-Qaeda et les talibans, en se prévalant du droit à «l'auto-défense», inscrit dans le droit international.

Ces offensives se sont multipliées ces derniers mois tant au Pakistan qu'en Somalie ou sur d'autres «points chauds» où l'armée américaine s'attaque aux militants extrémistes, mais dont l'administration du président Barack Obama refuse de dévoiler les détails.