L'ambassadeur de Russie en République tchèque, Alexeï Fedotov, a confirmé mercredi l'intention de la Russie de signer à Prague le nouveau traité de désarmement nucléaire devant succéder à START 1, a annoncé la présidence tchèque.

«L'ambassadeur de Russie Alexeï Fedotov (...) a informé le président tchèque Vaclav Klaus par l'intermédiaire du chef de la chancellerie de l'intention des présidents de la Fédération de Russie et des États-Unis de signer l'accord START sur le désarmement nucléaire à Prague», a indiqué la présidence dans un communiqué.

«Le président a exprimé au nom de la partie tchèque son accord avec la proposition russe et américaine», lit-on aussi dans le communiqué.

M. Fedotov a «communiqué également la date, qui sera rendue publique après l'accord des trois parties», selon la même source.

Plus tôt dans la journée, un haut responsable américain avait confirmé que la Maison-Blanche était en contact avec les autorités tchèques et Moscou pour que Prague accueille la signature d'un accord de désarmement nucléaire succédant au traité START, sans donner de date pour cette cérémonie.

À Moscou, une source au Kremlin a déclaré à l'AFP que la Russie et les États-Unis avaient trouvé un «accord sur tous les documents» à signer dans le nouveau traité de désarmement nucléaire devant succéder à START 1, précisant que la signature aurait probablement lieu à Prague.

Selon le site de la première chaîne de télévision privée tchèque, TV Nova, se référant à une source de l'ambassade russe à Prague, la cérémonie aura lieu le 8 avril. La date sera officiellement communiquée à Moscou, mercredi à 20H00 GMT, affirme aussi ce site (www.tn.cz).

Les médias russes ont rapporté que les deux pays souhaitaient signer le successeur de START 1, conclu en 1991 et arrivé à échéance le 5 décembre 2009, avant un sommet sur la sécurité nucléaire prévu aux États-Unis les 12 et 13 avril.

Avant de se rendre à Prague, le président russe Dmitri Medvedev visitera les 6 et 7 avril la Slovaquie, pays voisin de la République tchèque, pour les commémorations de la libération de Bratislava à la fin de la Seconde guerre mondiale, ont annoncé les autorités slovaques, mercredi.

Le président américain Barack Obama, lui, retournera ainsi à Prague un an après y avoir prononcé un discours sur la prolifération nucléaire qui avait jeté les bases de ce nouvel accord.

«Le Traité est prêt à environ 95%», a déclaré mardi le chef d'état-major russe, le général Nikolaï Makarov. «Nous devons encore résoudre certaines questions, obtenir notamment l'accord des États-Unis pour inclure les questions de défense antimissile dans le traité», avait-il dit au quotidien Rossiïskaïa Gazeta.

Après de violentes protestations russes, les États-Unis avaient abandonné en septembre leur projet qui prévoyait d'installer un puissant radar en République tchèque, associé à dix intercepteurs de missiles balistiques de longue portée en Pologne pour contrer, selon eux, une éventuelle attaque iranienne.

L'administration Obama a présenté une nouvelle version. À la différence du plan de l'administration précédente de George W. Bush, le nouveau projet est destiné à contrer des missiles non plus de longue, mais de courte et de moyenne portée. La Pologne s'est aussitôt déclarée prête à y participer.

Le président roumain Traian Basescu avait annoncé début mars que la Roumanie accueillerait trois batteries de huit missiles chacune dans le cadre du nouveau bouclier en Europe.

MM. Obama et Medvedev envisageaient de conclure avant fin 2009 un nouvel accord START, mais les négociations se sont prolongées.

Signé en 1991, START avait conduit à une réduction importante des arsenaux nucléaires et imposé des contrôles entre les deux anciens adversaires de la Guerre froide.