Le premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé mercredi la suspension des vols directs entre le Royaume-Uni et le Yémen, dans le cadre d'un renforcement des mesures de sécurité après la tentative d'attentat contre le vol Amsterdam-Detroit.

Le chef du gouvernement a également fait part de son intention de mettre en place, pour la première fois au Royaume-Uni, une «liste noire» des passagers indésirables dans les avions. Il souhaite en outre établir une deuxième liste, plus large, visant les passagers devant faire l'objet de contrôles de sécurité renforcés avant de prendre un vol à destination du Royaume-Uni.

«Nous avons décidé avec la compagnie Yemenia Airlines, dans l'attente de mesures de sécurité renforcées, qu'elle suspendaient ses vols directs du Yémen vers le Royaume-Uni avec effet immédiat», a indiqué M. Brown devant la chambre des Communes, en dévoilant une nouvelle série de mesures pour contrer la menace terroriste.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement yéménite pour décider quelles mesures de sécurité doivent être mises en place avant la reprise des vols», a ajouté le premier ministre, souhaitant une reprise «rapide» des liaisons aériennes entre les deux pays.

M. Brown a par ailleurs confirmé que les premiers scanners corporels seraient mis en service la semaine prochaine au Royaume-Uni, après plusieurs semaines d'essais à Manchester. Le ministre de l'Intérieur avait indiqué que ces appareils controversés seraient utilisés dans un premier temps à l'aéroport londonien d'Heathrow, l'un des plus importants au monde.

Ces annonces interviennent une semaine avant une réunion internationale sur le Yémen prévue le 27 janvier à Londres.

Le premier ministre Gordon Brown avait souhaité un tel forum peu après la tentative du Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, le jour de Noël, de faire sauter l'avion dans lequel il avait pris place, à l'approche de Detroit.

Le jeune homme aurait suivi un entraînement au Yémen, devenu un sanctuaire pour des groupes islamistes extrémistes, avant son attentat manqué qui a été revendiqué par Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqap), un groupe installé au Yémen.

La réunion de Londres sur le Yémen, prévue pour durer deux heures, rassemblera 21 pays, a précisé mardi le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband.

Dans la foulée, le 28 janvier, Londres accueillera une conférence sur l'Afghanistan en présence de ministres et hauts responsables de 43 pays, dont le président afghan Hamid Karzaï et la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.