Longtemps, le débat sur le réchauffement climatique s'est mené sans tenir compte des impacts sur les humains. En altérant directement et gravement des écosystèmes nourriciers et les ressources en eau ou en menaçant des territoires - et même des pays entiers -, les changements climatiques concernent pourtant une part non négligeable de la population mondiale.

Au-delà des chiffres, parfois vertigineux, c'est aussi tout un pan de la culture mondiale qui est menacé. Celui des peuples autochtones, par exemple. Parmi eux, les 600 Inuits de Shishmaref, en Alaska, dont la petite île privée de son habituelle protection de glace, est dévorée par l'érosion. Tout comme les 11 000 Polynésiens de l'archipel de Tuvalu, condamné à l'engloutissement par l'élévation du niveau de la mer d'ici à la fin du siècle.

 

Ils sont conscients de ce qui les attend si, au lieu de les aider à migrer ensemble dans un territoire qui ressemble au leur, on les éparpille dans des lieux sans rapport avec leur mode de vie ancestral. Une fatalité contre laquelle ils se battent avec un courage d'autant plus exemplaire que leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre est infime.