Le pape Benoît XVI a dénoncé lundi la «spéculation», qui met la nourriture «sur le même plan que toutes les autres marchandises», au cours du sommet de la FAO sur la lutte contre la faim à Rome.

«Il est nécessaire de contester (...) l'égoïsme qui permet à la spéculation de pénétrer même sur le marché des céréales, mettant la nourriture sur le même plan que toutes les autres marchandises», a déclaré Benoît XVI. «La convocation elle-même de ce sommet, témoigne, dans un certain sens, de la faiblesse des mécanismes actuels de la sécurité alimentaire et de la nécessité de les repenser», a souligné le pape.

Evoquant le milliard de personnes qui souffrent de la malnutrition, il a estimé que «le risque existe concrètement que la faim soit considérée comme structurelle, comme partie intégrante de la réalité socio-politique des pays plus faibles, et fasse donc objet d'un découragement résigné, voire même de l'indifférence».

«Il faut donc que mûrisse une conscience solidaire qui considère l'alimentation et l'accès à l'eau comme droits universels de tous les êtres humains, sans distinction ni discrimination», a poursuivi Benoît XVI.

«La faim est le signe le plus cruel et le plus concret de la pauvreté», a-t-il lancé.

«L'accès au marché international des produits provenant des régions plus pauvres doit être favorisé», a préconisé le pape dans le cadre des mesures pour lutter contre la faim dans le monde.

«Dans ce contexte, il est aussi nécessaire de contester le recours à certaines formes de subventions qui perturbent gravement le secteur agricole, ainsi que la persistance de modèles alimentaires orientés seulement vers la consommation et dépourvus de perspectives de plus grande envergure», a-t-il dit.