Le Conseil de sécurité de l'ONU a réitéré mercredi la nécessité que les populations civiles soient protégées dans les conflits armés, une exigence vieille de dix ans qui est encore largement ignorée sur de nombreux champs de bataille à travers le monde.

Le Conseil a adopté à l'unanimité la résolution 1894, qui exige que les parties à un conflit armé «se conforment strictement aux obligations que leur imposent le droit international humanitaire, les droits de l'homme et le droit des réfugiés» et les engage à «prendre toutes mesures nécessaires pour respecter et protéger la population civile».

La résolution a été adoptée lors d'un débat présidé par le ministre autrichien des Affaires étrangères, Michael Spindelegger, dont le pays assume ce mois-ci la présidence tournante du Conseil.

Le débat marquait le 10e anniversaire de la résolution 1265 (septembre 1999), première d'une longue série de textes onusiens visant à inciter les Etats parties à un conflit à épargner les populations civiles.

Depuis 1999, le Conseil a déjà adopté neuf autres résolutions sur ce thème, souvent déclinées sous des angles variés comme la protection des enfants, des femmes, ou la lutte contre les violences sexuelles, dans les conflits armés.

Le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, John Holmes, a vu dans cette fréquence la preuve que «beaucoup reste à faire pour accorder la réalité sur le terrain avec la rhétorique», sur des théâtres divers comme «l'Afghanistan, le Tchad, la République démocratique du Congo, les territoires palestiniens occupés, la Somalie, le Soudan et le Yémen».

Depuis 10 ans, a-t-il déploré, «le non-respect du droit par les parties à ces conflits, qu'il s'agisse d'Etats ou non, a eu pour résultat des milliers de civils tués et blessés chaque mois et des milliers d'autres chassés de chez eux et placés en situation de dépendance, de dénuement et exposés à d'autres abus comme le viol et les violences sexuelles».

«Cette attitude réclame un engagement vigoureux du Conseil», a estimé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.