Les États-Unis veulent donner un «peu de marge» à l'Iran dans les négociations sur un accord-clé concernant l'enrichissement de l'uranium iranien par des pays tiers alors que le plan proposé par l'AIEA semble ne pas convenir à Téhéran, a indiqué lundi l'ambassadeur américain auprès de l'agence onusienne.

«Nous sommes dans la phase des prolongations dans ces négociations», a dit Glyn Davies, ambassadeur des États-Unis auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à des journalistes à Vienne. «Nous voulons donner un peu de marge à l'Iran. C'est une décision importante à prendre», a indiqué M. Davies en réponse à une question sur l'état des discussions entre l'Iran, la France, la Russie et les États-Unis sur la proposition de l'agence onusienne de garantir la livraison de combustible nucléaire au réacteur de recherche de Téhéran pour la fabrication d'isotopes entrant dans le traitement de certains cancers.

Le projet, avancé par l'agence sous les auspices de son directeur général Mohamed ElBaradei, prévoit que l'Iran devra exporter la plupart de son uranium faiblement enrichi en Russie pour y être enrichi davantage avant d'envoyer ce matériel en France où il sera transformé en combustible.

Cette formule permettrait d'assurer à Téhéran la livraison de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche, tout en assurant un plus grand contrôle des stocks iraniens d'uranium enrichi, afin d'apaiser les inquiétudes internationales.

Dans différentes déclarations durant le week-end un responsable parlementaire iranien a rejeté le projet de l'AIEÀ tout en affirmant que l'option de l'échange d'uranium «restait sur la table».

«Nous attendons de voir ce que l'Iran va dire», a ajouté M. Davies précisant qu'ElBaradei était «le responsable de l'accord» avec l'Iran. Ce dernier est attendu lundi au siège de l'AIEÀ à Vienne après un voyage de quinze jours aux États-Unis.