L'ambassadeur d'Afghanistan au Canada accuse les médias de faire preuve d'un «pessimisme injustifié» concernant le deuxième tour des élections présidentielles dans son pays, et il condamne les diplomates en poste à Kaboul pour leur «condescendance» envers la fragile démocratie.

Jawed Ludin, qui a été chef de cabinet du président Hamid Karzaï, a demandé mercredi aux Canadiens de donner une chance aux Afghans - aucun pays, dit-il, ne mène d'élections parfaites.

Il admet que le vote présidentiel du 20 août a été en partie frauduleux, mais il prétend que l'étendue de cette fraude a été largement exagérée par les médias.

M. Ludin ajoute que des questions légitimes doivent être posées concernant les méthodes utilisées par la commission électorale des Nations unies lors de son enquête.

L'ambassadeur prévient aussi que l'Afghanistan est fragile et qu'elle a besoin de l'appui de pays comme le Canada pour continuer à progresser et affronter l'insurrection talibane.

Les Etats-Unis seraient apparemment sur le point de recommander à l'Afghanistan de mettre en place un gouvernement d'unité nationale, une idée que M. Ludin balaie du revers de la main en la qualifiant «d'illégale».

M. Karzaï a accepté la tenue d'un deuxième tour de scrutin, le 7 novembre, quand l'étendue de la fraude a été étalée par les enquêteurs.