Les négociations russo-américaines destinées à reconduire le traité START de réduction d'armements nucléaires ont repris lundi à Genève, ont indiqué à l'AFP les missions russes et américaines.

«La session a repris», a indiqué un porte-parole américain précisant que les délégations se retrouveront «tour à tour» dans les deux missions «comme d'habitude».

Une source diplomatique russe a précisé que le septième round de négociations devaient durer «deux semaines».

Le porte-parole américain n'a pas confirmé cette information. «Ce n'est toujours pas clair, ils (les négociateurs, ndlr) prennent les choses comme elles viennent», a-t-il souligné.

Russes et Américains ont en tout état de cause intensifié depuis un mois leurs pourparlers visant à remplacer le traité de réduction des armes nucléaires stratégiques (START) signé en 1991 et qui expire le 5 décembre.

Et ce après l'annonce, le 17 septembre, que Washington renonçait à son bouclier anti-missile en Europe.

Ce projet initié par l'administration du président George W. Bush avait provoqué la colère de Moscou qui, selon les experts, réclamait son annulation avant de vouloir faire des concessions sur un nouvel accord START.

Après le sixième round de négociations de deux semaines fin septembre au lieu des trois/quatre jours des précédentes sessions, les chefs de diplomatie des deux puissances ont réitéré la semaine dernière à Moscou leur promesse de trouver un accord d'ici la fin de l'année, faisant état de «progrès substantiels».

Lors d'une conférence de presse avec son homologue américaine Hillary Clinton, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s'est félicité de ces avancées sans toutefois en livrer le contenu.

«Nous avons fait des progrès substantiels» dans les négociations, a déclaré M. Lavrov. La Russie et les États-Unis ont décidé de «poursuivre les efforts pour conclure ces travaux dans les délais impartis, au mois de décembre de cette année», a-t-il ajouté. «Notre objectif est d'aboutir à un accord d'ici au 5 décembre», avait renchéri Mme Clinton.

Le traité START a été choisi pour symboliser le renouveau des relations entre Moscou et Washington, à la faveur de l'arrivée à la Maison-Blanche du président Barack Obama.

Mais les négociations se sont avérées plus complexes qu'attendues. Les deux anciennes puissances ennemies ont moins de deux mois pour convenir concrètement du démantèlement de leurs ogives.

Au cours d'un sommet début juillet à Moscou, les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama, avaient décidé d'abaisser dans une fourchette de 1500 à 1675 le nombre de leurs têtes nucléaires (contre 2200 au maximum aux termes du traité START) et dans une fourchette de 500 à 1100 le nombre de leurs vecteurs nucléaires (missiles intercontinentaux, sous-marins et bombardiers stratégiques).

Toutefois, les plafonds exacts de réduction, à l'intérieur de ces fourchettes, sont encore à négocier.