De nouveaux visages vont faire leur apparition cette semaine à l'occasion de la 64e Assemblée générale des Nations unies, parmi lesquels les présidents américain, russe et chinois. Mais leurs discussions se concentreront sur des sujets déjà évoqués à maintes reprises à l'ONU, comme le programme nucléaire iranien ou encore la lutte contre le réchauffement climatique.

Le dirigeant libyen Moammar Kadhafi sera également présent, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir il y a 40 ans, une présence qui suscite la polémique. Des manifestations sont prévues, notamment pour protester contre la libération par l'Ecosse de l'agent libyen Abdelbaset Ali al-Megrahi, seul condamné pour l'attentat de Lockerbie qui avait fait 270 morts en 1988.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a ses habitudes à l'Assemblée générale, sera lui aussi la cible des manifestants qui entendent protester contre sa réélection controversée et ses prises de position sur Israël et l'Holocauste.

Plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que des dizaines de ministres des Affaires étrangères vont participer à la grand-messe annuelle de l'ONU à New York, à partir de mercredi et jusqu'au 28 septembre. Parmi eux, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité: les présidents américain Barack Obama, russe Dimitri Medvedev, chinois Hu Jintao, français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown.

Tous ont été conviés à New York dès mardi pour une réunion importante sur le climat, à quelques semaines du sommet de Copenhague, en décembre, où sera négocié un nouveau traité global destiné à succéder au Protocole de Kyoto. «Désormais, je crois que quasiment tous les dirigeants mondiaux réalisent que c'est une question extrêmement urgente», a déclaré la semaine dernière le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, se félicitant que plus d'une centaine de dirigeants aient accepté l'invitation.

A cette occasion, Barack Obama fera ses grands débuts sur la scène onusienne. Selon des diplomates, son discours devrait susciter des applaudissements nourris en raison du changement de ton des Etats-Unis à l'étranger depuis son arrivée à la Maison Blanche, particulièrement en direction du monde musulman.

Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, le président Obama doit expliquer que la coopération du plus grand nombre de pays est nécessaire pour faire face aux défis de la planète, du terrorisme aux activités nucléaires de l'Iran et de la Corée du Nord, en passant par les cyber-attaques, les génocides, les pandémies ou encore les grands réseaux criminels. «Au XXIe siècle, la sécurité et le bien-être de l'Amérique sont de fait liés de manière inextricable à la sécurité et au bien-être des autres populations», souligne-t-elle.

Jeudi, Barack Obama deviendra le premier président américain à présider le Conseil de sécurité, à l'occasion d'une session spéciale sur le désarmement et la non-prolifération. Le projet de résolution qui en émergera devrait, sans les nommer, faire monter la pression sur l'Iran et la Corée du Nord.

Concernant l'Iran, les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l'Allemagne, qui négocient avec Téhéran sur son programme nucléaire, évoqueront ce dossier à quelques jours d'une rencontre avec des responsables iraniens prévue le 1er octobre. Dans les couloirs de l'ONU, chacun guettera par ailleurs une éventuelle poignée de mains entre Barack Obama et Mahmoud Ahmadinejad. Ils sont tous deux invités mercredi pour un déjeuner avec Ban Ki-moon et figureront également sur la traditionnelle photo de groupe.

Enfin, le président américain doit réunir mardi le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il s'agira de leur premier entretien depuis l'arrivée du premier aux affaires en mars. Mais il est peu probable que Barack Obama obtienne une reprise officielle des discussions entre les deux hommes.