Barack Obama, Hillary Clinton et Joseph Biden peuvent se consoler. Si George W. Bush les a dénigrés en privé au cours de son séjour à la Maison-Blanche, il n'a pas été plus élogieux à l'endroit de John McCain et Sarah Palin.

En fait, selon l'auteur d'un livre à paraître, le 43e président était peut-être le républicain le moins enthousiasmé par la décision du sénateur de l'Arizona de choisir la gouverneure de l'Alaska comme colistière lors de la campagne présidentielle de 2008.

 

«J'essaie de me souvenir où je l'ai déjà rencontrée», aurait-il dit à un groupe de conseillers quelques jours après la sélection de Sarah Palin. «N'est-elle pas gouverneure de Guam?» aurait-il demandé, l'oeil moqueur, en faisant référence l'île du Pacifique.

Matt Latimer, ex-rédacteur de discours pour George W. Bush, lui attribue ces propos dans Speech-Less: Tales of a White House Survivor, un ouvrage qui sera en librairie le 22 septembre.

L'auteur se décrit comme un conservateur convaincu qui a perdu plusieurs de ses illusions après avoir travaillé au Congrès, au Pentagone et à la Maison-Blanche.

Il reconnaît cependant à l'ex-président républicain un flair politique certain au sujet de Sarah Palin.

«Elle est intéressante, mais attendez que la rose perde de sa fraîcheur», a déclaré George W. Bush à ses conseillers, selon des extraits du livre de Latimer publiés dans le numéro courant du magazine GQ. «Cette femme a été mise dans une situation pour laquelle elle n'a aucunement été préparée.»

Selon Latimer, le 43e président a tenu des propos semblables au sujet de Barack Obama, après que celui-ci l'eut critiqué sévèrement dans un discours.

Un monde dangereux

«On vit dans un monde dangereux et ce type n'est aucunement qualifié pour le diriger. Il ne comprend rien à rien, je vous le garantis», aurait-il déclaré devant ses conseillers.

Pour critiquer Joseph Biden, George W. Bush aurait adopté un ton plus humoristique: «Si raconter des âneries était payant, Joe Biden serait milliardaire.»

Le commentaire grivois sur Hillary Clinton, que l'auteur de Speech-Less attribue à l'ancien président reflète l'opinion que celui-ci a longtemps entretenue sur les chances de l'ex-première dame de lui succéder à la Maison-Blanche: «Attendez qu'elle pose ses grosses fesses derrière ce bureau.»

Lors des élections générales, cependant, George W. Bush a vu juste en prédisant la défaite de John McCain, après avoir appris que celui-ci avait du mal à remplir un amphithéâtre à Phoenix, la plus grande ville de l'Arizona. «Il ne peut pas attirer 500 personnes dans sa propre ville? Même pas 500 personnes? Je pouvais attirer ce nombre à Crawford. L'avion descend en vrille, les gars», aurait-il dit à ses conseillers.