L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est arrivé dimanche au Caire au terme d'une longue journée d'un marathon diplomatique entamé à Damas et poursuivi à Tel-Aviv, où il a réaffirmé la volonté américaine d'une paix globale dans la région.

M. Mitchell, dont l'arrivée au Caire a été confirmée de source aéroportuaire, devait s'entretenir lundi matin avec le président égyptien Hosni Moubarak, après avoir eu des discussions «franches et positives» dimanche avec le président syrien Bachar al-Assad à Damas et rencontré ensuite le ministre israélien de la Défense Ehud Barak à Tel-Aviv.

Les États-Unis sont déterminés à parvenir à «une paix globale au Proche-Orient, cela inclut Israël et la Palestine, Israël et la Syrie, Israël et le Liban ainsi que des relations normales avec l'ensemble des pays de la région», a déclaré M. Mitchell après un entretien à Tel-Aviv avec M. Barak.

«C'est la vision personnelle» du président américain Barack Obama, a-t-il ajouté, cité par un communiqué du ministère israélien.

L'Égypte mène une médiation dans le cadre du dialogue entre les mouvements palestiniens rivaux Hamas et Fatah pour parvenir à un gouvernement d'union nationale, mais aussi entre Israël et le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, pour la libération du soldat israélien Gilad Shalit capturé en 2006.

Plus tôt, l'émissaire américain avait discuté avec M. Assad des «perspectives pour avancer vers notre objectif, une paix globale dans la région, et pour améliorer les relations entre les États-Unis et la Syrie».

«Afin de réussir, nous aurons besoin des Arabes comme des Israéliens (...) pour une paix globale», a souligné l'émissaire américain, qui effectuait sa deuxième visite en Syrie depuis la mi-juin.

Arrivé dans la nuit de samedi à dimanche à Damas, M. Mitchell doit encore aller s'entretenir à Ramallah, en Cisjordanie, avec Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, puis avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais on ignorait dimanche soir les dates de ces entretiens.

Deux autres responsables américains sont attendus au Proche-Orient, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et le conseiller de sécurité nationale du président Obama, James Jones.

L'administration Obama est engagée dans des contacts diplomatiques prudents avec Damas après une longue période de relations tendues. Washington a annoncé le 24 juin l'envoi d'un nouvel ambassadeur en Syrie après quatre ans d'absence.

L'émissaire américain a souligné que «les États-Unis sont impliqués dans un dialogue (avec la Syrie) basé sur des intérêts mutuels et un respect mutuel (...) sur des objectifs communs et sur des différences lorsqu'elles interviennent».

Il a souligné le souhait de Washington d'une reprise des négociations de paix entre la Syrie et Israël.

Après plusieurs années de négociations de paix directes suspendues en 2000, Damas et Israël ont lancé en mai 2008 des pourparlers indirects par l'entremise de la Turquie. Mais ces négociations ont été suspendues en décembre suivant après l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.

Et le nouveau gouvernement israélien a rejeté les demandes syriennes d'un engagement à rendre le plateau du Golan occupé depuis 1967 et annexé en 1981.

Pour sa part, M. Assad a réitéré devant l'émissaire américain la volonté de Damas de «récupérer les terres arabes occupées via une paix juste et globale basée sur les résolutions internationales et sur le principe de l'échange de la terre contre la paix», selon l'agence officielle Sana.