Barack Obama est catégorique: la réforme du système de santé des États-Unis deviendra réalité cette année, malgré les doutes et les critiques croissants que suscite le plus ambitieux chantier de sa présidence.

Le chef de la Maison-Blanche a fait cette prédiction hier soir, au cours de sa quatrième conférence de presse diffusée à une heure de grande écoute, sachant que l'échec de son projet pourrait lui coûter très cher sur le plan politique. Il a également promis que la réforme de l'assurance maladie n'augmenterait pas le déficit du gouvernement «pour la décennie à venir».

 

En fait, selon le président, la réforme est cruciale à l'effort de réduction du déficit et de relance économique, un argument qui va au-delà du discours traditionnel concernant les dizaines de millions d'Américains non assurés.

«Si nous ne réduisons pas ces dépenses, nous ne parviendrons pas à réduire notre déficit», a déclaré Barack Obama au début d'une conférence de presse qui aura été dominée par le dossier de la santé.

«Nous adopterons une réforme qui diminuera les coûts, encouragera la liberté de choix et accordera une couverture de santé sur laquelle tous les Américains pourront compter. Et nous le ferons cette année», a-t-il ajouté.

Cet engagement ferme survient au moment où le soutien à l'action du président Obama a diminué, notamment dans les dossiers névralgiques de la santé et de l'économie, selon les sondages. Le scepticisme croissant du public est partagé au Congrès non seulement par les républicains, mais également par certains démocrates conservateurs, qui s'inquiètent du coût de la réforme - estimé à plus de 1000 milliards de dollars - et de son financement.

Le président a tenté de rassurer les uns et les autres en insistant sur l'impact positif qu'aura la réforme de la santé sur le déficit, un jugement contesté. Il n'a cependant pas voulu abandonner l'idée controversée de soumettre les contribuables les plus riches à un impôt supplémentaire de 1% à 5,4% pour financer une partie de la réforme.

Il a également endossé la création d'un programme d'assurance maladie géré par le gouvernement pour faire concurrence aux assureurs privés, un autre projet qui suscite une certaine opposition chez les démocrates conservateurs et l'opposition certaine des républicains.

Le président a évidemment réservé ses commentaires les plus critiques aux stratèges et parlementaires républicains, qui disent vouloir «tuer» la réforme afin de le «briser» sur le plan politique.

«Soyons clairs: ce n'est pas de moi qu'il s'agit, a-t-il dit. J'ai une excellente assurance maladie, et il en est de même pour chaque membre du Congrès. Ce débat est le reflet des lettres que je lis chaque jour dans le Bureau ovale et des histoires que j'entends dans les réunions publiques... Ce débat n'est pas un jeu pour ces Américains, et ils ne peuvent attendre plus longtemps une réforme. Ils comptent sur nous pour accomplir cette tâche. Et nous ne devons pas les laisser tomber.»

Le président a défendu son empressement à voir la Chambre des représentants et le Sénat voter sur des projets de réforme.

«Je suis pressé parce que je reçois chaque jour des lettres de familles assommées par les coûts médicaux, et elles me demandent de l'aide, a-t-il dit. Si on ne fixe pas de dates butoir dans cette ville, rien n'arrivera. La position de défaut est l'inertie.»

Avant la conférence de presse du chef de la Maison-Blanche, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait indiqué qu'elle disposait d'un nombre suffisant de voix pour adopter un projet de réforme avant la pause parlementaire du mois d'août. Le Sénat ne devrait cependant pas se prononcer sur sa version avant le mois de septembre.