Le virus de la grippe A(H1N1), apparu fin mars, a déjà tué plus de 700 personnes dans le monde, a annoncé mardi une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le dernier bilan publié sur le site internet de l'OMS, le 6 juillet, faisait état de 429 morts.

Le nouveau virus A(H1N1) se propage dans le monde à une vitesse «sans précédent» par rapport à d'autres épidémies, avait déclaré vendredi l'OMS, qui a même renoncé à fournir des statistiques globales sur le nombre de personnes atteintes par la pandémie.

Les pays affectés continuent cependant de signaler à l'agence onusienne les cas les plus graves observés, ainsi que les décès confirmés en laboratoire, a ajouté la porte-parole, Aphaluck Bhatiaseve.

«Nous n'avons pas une image complète de la pandémie», a reconnu la porte-parole de l'OMS en déclarant que des «modèles mathématiques» allaient être mis en oeuvre pour permettre à l'organisation d'aider les pays affectés à adapter leur réponse à la propagation du virus.

Interrogée sur les pays qui envisagent de retarder la rentrée des classes ou fermer les écoles pour faire face à la maladie, Mme Aphaluck Bhatiaseve a déclaré que «les fermetures d'écoles est l'une des mesures qui peuvent être considérées».

«Différents pays font face à la pandémie à des niveaux différents et dans des phases différentes», a-t-elle dit. «Ce sont réellement les pays eux-mêmes qui doivent envisager les mesures qu'ils estiment les plus adaptées à leur situation», a ajouté la porte-parole.

Le virus pandémique A(H1N1) 2009 «se répand au niveau international à une vitesse sans précédent», avait averti vendredi l'OMS.

«Au cours des pandémies dans le passé, il a fallu plus de six mois aux virus grippaux pour se propager aussi largement que l'a fait le nouveau virus H1N1 en moins de six semaines», a relevé l'organisation.

Face à cette situation, l'OMS estimant qu'il n'est plus nécessaire voire contre-productif de demander aux pays les plus affectés de tenter de faire des statistiques exhaustives des cas de grippe A(H1N1), a décidé de ne plus communiquer de bilans mondiaux sur la progression de la maladie.

Malgré tout, l'OMS a relevé «le caractère bénin jusqu'à ce jour des symptômes pour l'écrasante majorité des patients, qui se rétablissent généralement, même sans traitement médical, en une semaine après l'apparition des premiers symptômes».

Le virus sème l'inquiétude

Les États-Unis restent le pays le plus endeuillé au monde, avec un bilan de 211 morts. Mais la grippe porcine a pris fermement pied dans toute l'Amérique latine, et l'Argentine compte désormais 165 patients décédés.

Avec l'arrivée de l'hiver austral, l'épidémie frappe particulièrement le cône Sud du continent: le bilan est passé lundi à deux morts au Venezuela, cinq en Bolivie, dix au Paraguay et douze au Pérou.

Mais le nombre de décès continue aussi de croître en Amérique centrale et le bilan au Mexique, considéré comme le foyer d'origine de la maladie, s'établit à 128 morts. Aux antipodes, en Egypte, les autorités sanitaires ont recommandé aux femmes enceintes, aux enfants et aux personnes atteintes de maladies chroniques d'éviter d'aller cette année en pèlerinage à La Mecque.

L'Arabie saoudite avait fait la même recommandation en juin tandis que la Tunisie a provisoirement suspendu les voyages à La Mecque, en attendant de se prononcer sur le pèlerinage du Hajj, le grand rassemblement annuel des musulmans prévu fin novembre.

L'inquiétude pour les voyageurs vers les lieux saints de l'islam prévaut aussi en Iran où douze des seize personnes atteintes par le virus sont des pèlerins revenus de La Mecque.

Au Royaume Uni, où la maladie a déjà fait 29 victimes, les autorités ont accueilli avec prudence les conclusions d'une étude scientifique suggérant qu'une fermeture des écoles à la rentrée permettrait de ralentir la progression du virus.

Le principal conseiller médical du gouvernement, Liam Donaldson, a estimé que fermer les écoles serait «extrêmement perturbateur» socialement, et ce pour des résultats incertains.

La fermeture des écoles figure au nombre des mesures de prévention qui peuvent être prises, a indiqué mardi la porte-parole de l'OMS en soulignant cependant que la décision en incombe aux autorités au regard de la situation dans le pays.