La commission d'enquête de l'ONU sur l'assassinat en 2007 de l'ex-premier ministre pakistanais Benazir Bhutto commencera ses travaux le 1er juillet sous la conduite de l'ambassadeur du Chili à l'ONU, Heraldo Munoz, a annoncé l'ONU vendredi.

Le secrétaire général, Ban Ki-moon, a informé le gouvernement pakistanais que la commission «entamera son mandat de six mois le 1er juillet 2009,» a indiqué sa porte-parole, Michèle Montas, lors d'un point de presse.

Mme Montas a précisé que la commission serait chargée uniquement «d'enquêter sur les faits et circonstances de l'assassinat» et que déterminer «la responsabilité criminelle des auteurs» serait du ressort des seules autorités pakistanaises.

La commission, qui comprend également un ancien avocat général indonésien, Marzuki Darusman, et un ancien haut responsable de la police irlandaise, Peter Fitzgerald, remettra son rapport à M. Ban, qui à son tour le communiquera à Islamabad et au Conseil de sécurité.

L'enquête de l'ONU répond à une requête du gouvernement pakistanais issu des législatives de février 2008, remportées par le parti de Mme Bhutto.

Alors grande figure de l'opposition, Mme Bhutto a été tuée par un kamikaze qui a ouvert le feu sur elle, la manquant de peu, avant de faire exploser la bombe qu'il portait sur lui, le 27 décembre 2007, dans la banlieue d'Islamabad, en pleine campagne électorale pour les législatives.

Le gouvernement d'alors, du président Pervez Musharraf, avait accusé un chef des talibans pakistanais, Baïtullah Mehsud, lié à Al-Qaeda, d'avoir organisé l'assassinat de Benazir Bhutto, très virulente à l'égard des islamistes, dont l'influence progressait au Pakistan.

Mais le mari de Mme Bhutto, Asif Ali Zardari, qui lui avait succédé à la tête du Parti du Peuple Pakistanais (PPP) avant d'accéder à celle de l'État, avait soupçonné publiquement des responsables du pouvoir en place d'avoir commandité l'assassinat, incriminant également des membres des services de sécurité.

Selon une enquête de la police criminelle britannique Scotland Yard sollicitée par le président Musharraf, le souffle de l'explosion avait projeté la tête de Benazir Bhutto sur le bord du toit ouvrant de sa voiture.