Le président américain Barack Obama a insisté vendredi sur la nécessité pour Israël et les pays arabes de faire «des choix difficiles» pour obtenir la paix, au lendemain d'un discours hautement symbolique prononcé au Caire et adressé au monde musulman.

Son gouvernement, a-t-il estimé, a créé «un espace, un climat» à la reprise des pourparlers de paix, mais les États-Unis ne peuvent forcer les parties à accepter les compromis historiques nécessaires pour mettre fin à des décennies de conflits.

Le président américain, à l'issue d'une visite en Arabie Saoudite et en Égypte, s'adressait à la presse à Dresde (est de l'Allemagne) après des entretiens avec la chancelière Angela Merkel avec laquelle il a ensuite visité l'ancien camp de concentration de Buchenwald pour rendre hommage aux millions de victimes juives de la persécution nazie.

«Je pense que le moment est venu pour nous d'agir en fonction de ce que nous savons tous être la vérité, qui est que chaque côté va devoir accepter des compromis difficiles», selon M. Obama.

«Les États-Unis ne peuvent régler ce problème», a ajouté le président.

Après avoir fait monter la pression sur Israël jeudi en appelant à la fin de la colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés, M. Obama a insisté sur la nécessité pour les Palestiniens et les États arabes de «prendre des mesures concrètes» pour aider à relancer les négociations de paix.

Concernant les Palestiniens, M. Obama a estimé que certains avaient «toujours tendance à faire des déclarations incitant à la haine vis-à-vis d'Israël. Je pense que (le président palestinien Mahmoud) Abbas a fait des progrès sur cette question, mais pas assez», a-t-il ajouté.

«Nous n'avons toujours pas vu d'engagements fermes de l'Autorité palestinienne à contrôler certaines zones limitrophes» avec Israël, selon le président américain qui a rappelé que l'Autorité palestinienne faisait également face à des problèmes de corruption et de mauvaise gestion.

Concernant les États arabes, M. Obama a affirmé qu'il souhaitait qu'ils établissent «des échanges commerciaux et diplomatiques» avec Israël si l'État hébreu prenait des engagements fermes en faveur de la paix.

«Je suis convaincu que si nous gardons le cap avec ce que nous avons commencé, nous pouvons faire des progrès cette année» sur un plan de paix, a-t-il ajouté.

M. Obama a reconnu qu'il était «politiquement très difficile» pour le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de renoncer à la colonisation des territoires occupés mais il a souligné que c'était un engagement déjà pris par l'État d'Israël.

Insistant sur un autre point de contentieux avec M. Netanyahu, qui ne veut pas d'un État palestien, il a poursuivi: «en tant qu'amis d'Israël, les États-Unis doivent être honnêtes sur l'importance d'aboutir à une solution à deux États, dans l'intérêt de la sécurité d'Israël, comme de la nôtre, et comme de celle des Palestiniens».

Le président américain jeudi avait prononcé un discours de réconciliation vis-à-vis des Musulmans dans l'espoir de mettre un terme aux tensions de l'ère de son prédécesseur George W. Bush.

Mais un tel discours ne peut remplacer le difficile travail diplomatique qui reste à faire, a-t-il reconnu, rappelant que son envoyé spécial pour le Proche-Orient George Mitchell retournait dans la région dès la semaine prochaine.

Mme Merkel, qui se tenait à ses côtés, a félicité M. Obama pour son discours du Caire et l'a assuré du soutien de l'Allemagne dans ses efforts diplomatiques à venir.