Les négociations qui se sont déroulées pendant trois jours à Genève sur un nouvel accord de désarmement nucléaire devant remplacer START 1 qui expire à la fin de l'année, ont été «productives», a estimé jeudi la chef de la délégation américaine, Rose Gottemoeller.

«Nous avons passé trois jours ici à Genève avec la délégation américaine, menant des discussions productives avec nos homologues russes», a expliqué Mme Gottemoeller qui s'exprimait devant la Conférence du désarmement au siège des Nations Unis.

Les délégations russes et américaines se sont retrouvé à Genève pour la deuxième fois pour discuter un accord devant remplacer le Traité de réduction des armes stratégiques de 1991 (START 1), qui a conduit à amputer d'un tiers les arsenaux nucléaires russes et américains et arrive à échéance le 5 décembre.

Jeudi, les Russes ont annoncé qu'un troisième round serait organisé à Genève «dans la seconde moitié de juin».

Alors que les deux pays ont promis de conclure un nouvel accord d'ici la fin de l'année, leurs délégations accélèrent le rythme des rencontres, la première ayant eu lieu à Moscou les 19 et 20 mai.

Les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama «ont donné pour directive de remettre un rapport en juillet sur les progrès fait durant nos réunions de travail sur un nouvel accord», a souligné Mme Gottemoeller.

Rompant avec le silence observé depuis le début des pourparlers, la secrétaire d'État adjointe chargée de la Vérification et du Respect des accords a indiqué que le nouvel accord comprendrait à la demande des présidents des deux pays «des réductions plus importantes que celles contenues dans les accords existants de contrôle des armements».

Mme Gottemoeller a par ailleurs confirmé que des «mesures de vérifications efficaces» des réductions des arsenaux étaient également prévues.

Aucun chiffre concret n'a jusqu'à présent filtré sur l'ampleur des limitations discutées, certains experts évoquant un plafonnement à quelque 1000/1500 ogives nucléaires pour chacun des pays.

START 1, qui avait été signé dans les derniers jours de l'URSS, avait conduit à faire passer de 9986 à 8556 le nombre d'ogives américaines et de 10 237 à 6449 celles des Russes.

Cet accord avait été suivi par START II en 1993 devant pousser plus loin des limitations à quelque 3000/3500 ogives chacun. Mais il n'est jamais rentré en vigueur.

En 2002, sous l'impulsion de l'administration Bush, l'accord SORT a été conclu, prévoyant pour sa part des réductions plus avancées de 1700 à 2200 têtes mais sans contrainte de vérification et avec la possibilité de mettre en réserve les ogives excédentaires.

L'accord en cours de négociation irait donc plus loin que SORT en termes de plafonnement avec les caractéristiques des accords START de vérification et d'obligation de détruire les ogives de trop.