L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime désormais à 1003 le nombre de cas de grippe porcine confirmés dans 20 pays et ne prévoit pas pour l'instant de passer le niveau d'alerte à l'échelon 6, a indiqué lundi sa directrice générale, Margaret Chan.

«Il y a actuellement 1003 cas confirmés de grippe H1N1 dans 20 pays», a-t-elle déclaré lors d'une audio-conférence avec les hauts responsables de l'ONU à New York.

«Nous ne savons pas de combien de temps nous disposons avant de passer à la phase 6, qui indique que nous sommes dans une pandémie. Nous n'en sommes pas encore là», a-t-elle dit.

L'OMS avait chiffré dimanche à 985 le nombre de cas de grippe confirmés dans 20 pays, y compris 590 cas au Mexique dont 25 mortels, ainsi que 226 cas aux Etats-Unis dont un mortel.

Mme Chan est intervenue en direct de Genève lors d'une brève réunion informelle de l'Assemblée générale des Nations unies destinée à évaluer l'état de préparation de l'Organisation internationale face au virus A (H1N1).

A l'ouverture de cette réunion, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé qu'«il y a encore beaucoup d'inconnues concernant cette nouvelle forme de grippe et les dangers qu'elle pose».

Il a mis en garde à la fois contre «un excès d'inquiétude» dû à l'intense couverture médiatique de la maladie et contre un relâchement d'attention qui résulterait d'une «fausse impression de sécurité» si cette couverture diminuait.

«Face à l'incertitude nous devons être vigilants», a-t-il dit.

M. Ban a souligné que si l'OMS décidait à l'avenir de passer au niveau d'alerte 6, «cela témoignerait de l'extension géographique du virus, pas de sa sévérité».

Le chef de l'ONU s'est voulu rassurant sur la capacité de la communauté internationale et du système onusien à faire face à l'éventuelle pandémie. «Heureusement, le monde est mieux préparé que jamais» pour cela, a-t-il affirmé, citant notamment les efforts déployés depuis l'apparition en 2006 du virus de la grippe aviaire.

Il a rappelé que l'un des principaux défis était actuellement d'assurer que tous les pays, y compris les plus pauvres, avaient «les ressources nécessaires pour maintenir un haut niveau de vigilance et protéger leurs populations».

Dans cette optique, M. Ban a annoncé son intention de présider dans deux semaines à Genève une conférence de pays donateurs et de représentants du secteur privé «pour explorer les moyens d'y contribuer».