Le chef de l'État iranien Mahmoud Ahmadinejad, arrivé dimanche à Genève pour participer à la conférence de l'ONU sur le racisme, dite «Durban II», a rencontré dans la soirée le président de la Confédération helvétique Hans-Rudolf Merz.

Selon un communiqué officiel suisse, M. Merz a soulevé auprès de son homologue iranien plusieurs cas de protection consulaire, «y compris la condamnation de la journaliste irano-américaine Roxana Saberi».

La Suisse représente les intérêts des États-Unis en Iran depuis 1980 à la suite de la rupture des relations diplomatiques entre Washington et Téhéran, et c'est à ce titre que M. Merz a soulevé le cas de la journaliste condamnée la semaine dernière à huit ans de prison pour espionnage par la justice iranienne.

Plus généralement, le président suisse a exprimé l'«inquiétude» de son gouvernement «face à la situation des droits de l'Homme en Iran, en particulier en ce qui concerne les peines corporelles, les lapidations et les exécutions de mineurs», selon le communiqué.

L'entretien a également porté sur les relations bilatérales et sur des «questions d'actualité internationale» telles que «les relations avec les États-Unis» et «la situation au Proche-Orient».

M. Merz a aussi exprimé l'espoir que la deuxième conférence de l'ONU sur le racisme, qui s'ouvre lundi à Genève, «se déroule dans un climat constructif et de respect mutuel».

La présence à «Durban II» de M. Ahmadinejad, connu pour avoir qualifié à plusieurs reprises l'Holocauste de «mythe» et multiplié les déclarations appelant à la disparition de l'État d'Israël, a jeté un froid sur cette réunion qui doit assurer du 20 au 24 avril le suivi de celle de Durban en 2001, déjà controversée.

Israël et le Canada ont fait savoir depuis longtemps qu'ils boycotteraient la conférence de Genève. Les États-Unis, l'Australie, les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie ont aussi annoncé qu'ils n'y participeraient pas, sur fond de craintes que la présence du président iranien ne donne lieu à de nouveaux dérapages.