Au moins 420 rebelles tamouls ont été tués depuis vendredi dans des combats dans le nord-est du Sri Lanka, ont annoncé dimanche les autorités militaires en assurant que le dernier carré de séparatistes était en passe d'être «écrasé».

«Nous avons mis au jour 420 corps ces trois derniers jours», a déclaré le général Udaya Nanayakkara, porte-parole des forces armées, ajoutant que les combattants des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) étaient acculés sur 20 km carrés dans le département de Mullaittivu, sur un territoire censé être une enclave démilitarisée.

L'armée de terre a pris le contrôle dimanche du village de Puthukkudiriruppu, où 250 cadavres de Tigres ont été découverts, a dit l'officier.

La veille, ce général avait affirmé que ses troupes avaient tué 111 rebelles, tandis que Colombo évaluait ces dernières semaines à 500 le nombre de Tigres continuant à se battre.

Aucun bilan n'est vérifiable sur le terrain.

Les seules sources d'information sont les communiqués du ministère de la Défense vantant tous les jours la mort de dizaines de Tigres, mais admettant très rarement des pertes dans les rangs de l'armée et encore moins dans la population civile.

Les forces gouvernementales assurent depuis des semaines être sur le point d'en finir avec la rébellion, mais elles butent encore sur des poches de résistance.

La guérilla des Tigres tamouls «est près d'être totalement annihilée, au moment où nos soldats sont engagés dans des combats au corps à corps dans une dernière poche terroriste», a affirmé le ministère.

Le LTTE n'a pas réagi, mais il reconnaît avoir perdu l'ensemble de ses territoires, sous les coups de l'offensive «finale» que Colombo a lancée en janvier.

Jusqu'en 2007, l'un des mouvements insurrectionnels les plus redoutables et les mieux organisés au monde contrôlait 18000 km carrés de territoires dans le nord et l'est de l'île, où il comptait fonder un État tamoul indépendant.

Le conflit qui dure depuis 37 ans, a fait plus de 70000 morts, dont 2800 parmi les civils depuis le 20 janvier, selon le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay.

Dans cette guerre à huis clos, à l'exception de témoins employés de la Croix-Rouge, des organisations humanitaires et l'ONU estiment que 150000 à 200000 civils tamouls sont pris au piège des combats. Ils ne sont que 70000 et servent de «boucliers humains» à la rébellion, rétorque Colombo.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté vendredi le LTTE à laisser sortir les civils de la zone du conflit.

Le Sri Lanka --très jaloux de sa souveraineté nationale-- rejette les appels de la communauté internationale en faveur d'une trêve, jugeant qu'elle permettrait aux séparatistes de se réarmer.