Des policiers ont été condamnés vendredi au Venezuela à de lourdes peines, allant jusqu'à trente ans de prison, pour avoir favorisé un putsch avorté à l'encontre du président Hugo Chavez le 11 avril 2002, a-t-on appris de source judiciaire.

Les accusés, trois commissaires et six agents de la police métropolitaine de Caracas, étaient poursuivis pour avoir laissé se dérouler près du palais présidentiel une manifestation de l'opposition. La manifestation avait fait 17 morts, avant de déboucher sur la tentative de coup d'État.

«La sentence est motivée par le fait que la mort et les blessures constituent une grave violation des droits de l'Homme et font partie d'un plan en vue d'un coup d'État», a déclaré le représentant du parquet, Antonio Molina.

Deux policiers ont été condamnés à 30 ans de réclusion, la peine maximale prévue par la législation vénézuélienne, cinq autres à des peines de 3 à 17 ans de prison et l'un a été relaxé.

Leur avocat José Luis Tamayo a annoncé son intention de faire appel, affirmant que les fonctionnaires de police avaient été condamnés «sans preuves». «C'est une affaire politique», a-t-il dénoncé.

Après cette manifestation, les principales autorités militaires avaient retiré leur soutien au président Chavez, qui avait été incarcéré. Hugo Chavez avait retrouvé le pouvoir moins de deux jours plus tard, à la suite d'un soulèvement populaire en sa faveur.