Le Canada reconstruira le bâtiment de l'assemblée provinciale détruit mercredi dans une vague d'attentats suicides meurtriers, à Kandahar.

Selon les renseignements préliminaires obtenus vendredi par La Presse Canadienne à Kandahar, le ministère des Affaires étrangères du Canada est actuellement en train d'évaluer les modalités de sa participation à la reconstruction.Siège de la choura, le conseil de la province de Kandahar, le bâtiment a été la cible, mercredi, de plusieurs vagues d'attaques qui l'ont endommagé en plus de causer au moins 17 morts, dont quatre kamikazes, et 17 blessés.

Fort d'une présence militaire et civile importante dans cette province, le Canada financera la reconstruction de l'immeuble, s'occupera de l'attribution des contrats, mais beaucoup de détails restent encore à préciser.

Il était aussi impossible, vendredi, de connaître l'étendue des dommages même si des évaluations préliminaires avaient été effectuées, selon un représentant du gouvernement canadien. On ne connaît pas non plus l'envergure du financement qui sera accordé par le Canada.

Mercredi, juste avant midi, un véhicule bourré d'explosifs a d'abord sauté, à l'extérieur des bureaux, puis trois hommes armés de fusils d'assaut AK-47, qui portaient l'uniforme de l'Armée nationale afghane, ont attaqué l'immeuble.

Les comptes-rendus sont ensuite contradictoires. Selon un porte-parole gouvernemental, deux d'entre eux ont été tués par les forces de l'ordre, tandis que le troisième s'est fait exploser. Selon le ministère de l'Intérieur, les trois kamikazes ont fait sauter les charges explosives de leurs vestes.

Leur cible était apparemment le frère du président afghan Hamid Karzaï, Ahmad Wali Karzaï, à la tête du conseil provincial. Toutefois, Ahmad Wali Karzaï n'était pas à l'intérieur au moment de l'assaut. Parmi les morts, on compterait le chef du département de l'éducation, Muhammad Anwar Kandahar, et le directeur des services de santé, le docteur Ajmal.

En assistance aux autorités afghanes, les forces canadiennes ont érigé un périmètre de sécurité dans le secteur. Selon une source de l'armée canadienne, il n'y aurait vraisemblablement pas d'enquête en cours, puisque l'attentat a déjà été revendiqué par un porte-parole taliban. Il revient maintenant aux services de renseignements afghans de colliger les indices et de traquer les instigateurs de l'attentat.

Le Canada compte actuellement un peu moins de 3000 militaires en Afghanistan, principalement dans la province de Kandahar. Il est aussi engagé dans des projets civils, notamment au sein de l'Equipe de reconstruction provinciale.