Le nouvel émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, était attendu mardi au Proche-Orient pour une première mission d'information, après avoir été investi par le président Barack Obama de tous les pouvoirs nécessaires pour parler en son nom.

L'ancien sénateur, âgé de 75 ans, a rencontré M. Obama à la Maison Blanche, en présence de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, peu avant son départ pour Le Caire, première étape d'une tournée de huit jours qui le mènera également en Israël, en Cisjordanie, ainsi qu'en Egypte, en Jordanie, en Arabie Saoudite, en France et en Grande-Bretagne.

La cause de la paix au Proche-Orient est importante pour les Etats-Unis, «elle est importante pour moi personnellement», a dit le président américain en accueillant l'émissaire dans le Bureau ovale.

«La tâche du sénateur Mitchell, c'est de s'engager de manière vigoureuse et constante pour obtenir de véritables progrès», a ajouté M. Obama.

Il a souligné que M. Mitchell avait tous les pouvoirs nécessaires de la part du président et de la secrétaire d'Etat, «ainsi, quand il parlera, il parlera en notre nom».

M. Obama, qui a succédé à George W. Bush auquel il a été beaucoup reproché de tarder à jouer le rôle de faiseur de paix au Proche-Orient, a insisté par comparaison sur le fait que le voyage de M. Mitchell, moins d'une semaine après l'investiture du président, était l'une des premières initiatives diplomatiques de la nouvelle administration.

M. Obama a ainsi dit avoir confié à M. Mitchell pour mission de dire «combien nous considérons cette question comme urgente». Il lui a aussi demandé d'écouter les différents acteurs régionaux pour savoir ce qu'ils pensent.

«De manière plus immédiate, nous espérons que le sénateur Mitchell pourra nous donner des idées sur la manière de solidifier le cessez-le-feu (entre Israël et le mouvement radical Hamas dans la bande de Gaza) pour assurer la sécurité d'Israël et faire en sorte que les Palestiniens de Gaza reçoivent les approvisionnements de base dont ils ont besoin», a-t-il dit.

Au cours de sa mission prévue jusqu'au 3 février, M. Mitchell sera accompagné d'autres responsables du département d'Etat, ainsi que de conseillers de la Maison Blanche et du Pentagone, selon un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood.

M. Wood n'a pas précisé l'itinéraire précis de M. Mitchell mais selon un responsable du département d'Etat, l'émissaire américain devrait rester trois jours, de mercredi à vendredi, en Israël et en Cisjordanie pour des entretiens avec les dirigeants israéliens et palestiniens.

Samedi, M. Mitchell devrait poursuivre sa tournée avec des entretiens à Amman avec les dirigeants jordaniens, avant de se rendre dimanche à Ryad. Il a ensuite prévu deux étapes en Europe, à Paris lundi puis Londres mardi, avant de revenir à Washington pour rendre compte de sa tournée.

Une visite en Turquie, qui a été envisagée mais n'a pu être confirmée en raison de conflits d'emplois du temps, pourrait aussi se concrétiser.

M. Obama, qui a nommé jeudi M. Mitchell émissaire pour le Proche-Orient, avait alors annoncé que ce dernier irait «dans la région dès que possible».

Né d'un père irlandais et d'une mère libanaise, George Mitchell est considéré comme l'un des artisans de la paix en Irlande du Nord. Il est aussi un bon connaisseur du Proche-Orient: en 2000, il avait présidé une commission internationale chargée de trouver les moyens de faire cesser la violence entre Palestiniens et Israéliens.