Deux anciens détenus de la prison américaine de Guantanamo, dont l'un serait un dirigeant d'Al-Qaïda au Yémen, apparaissent dans une vidéo diffusée sur un site islamiste, rapporte le SITE, un centre américain de surveillance de ces sites.

Le Saoudien Saïd Ali al-Shihri est devenu l'un des dirigeants de la cellule d'Al-Qaïda au Yémen, avait déjà indiqué vendredi à l'AFP un responsable américain de l'antiterrorisme, sous couvert de l'anonymat.

Interrogé samedi par l'AFP, un porte-parole du Pentagone, le commandant Jeffrey Gordon, n'a pas souhaité confirmer l'information du SITE.

«Nous sommes toujours préoccupés par les anciens détenus de Guantanamo qui ont renoué avec des organisations terroristes après leur départ» du centre de détention, explique-t-il. «Nous continuerons à oeuvrer avec la communauté internationale pour réduire la menace qu'ils représentent», a-t-il ajouté.

Trois autres hommes apparaissent dans cette vidéo de 19 minutes, dont Abou al-Hareth Mohammed al-Oufi, identifié comme un commandant d'Al-Qaïda. SITE a précisé qu'il s'agissait de l'ancien détenu n° 333.

Dans la vidéo, quatre responsables du réseau, dont Al-Shihri présenté comme le «prisonnier n° 372», prennent la parole devant un drapeau d'Al-Qaïda en Irak.

L'ancien détenu de Guantanamo y explique que «par Dieu, l'emprisonnement a seulement renforcé notre fidélité à nos principes pour lesquels (...) nous avons fait le jihad et avons été emprisonnés».

Al-Shihri a été transféré de Guantanamo vers l'Arabie saoudite en 2007, a précisé à l'AFP le responsable de l'antiterrorisme.

Selon le New York Times de vendredi, il a suivi un programme de réhabilitation avant de disparaître, puis de réapparaître au Yémen.

Ce cas met en lumière la complexité de la tâche de fermer Guantanamo d'ici un an, comme l'a décidé le président américain Barack Obama.

Le Pentagone affirme qu'au moins 61 anciens détenus de Guantanamo --sur les 520 transférés puis libérés-- sont soupçonnés d'avoir repris le combat. Parmi eux, 18 sont accusés par le Pentagone, preuve à l'appui, de mener de nouveau des activités terroristes.

Quelque 245 prisonniers sont encore détenus à Guantanamo.