Le mouvement islamiste Hamas a pilonné mercredi le sud d'Israël avec des dizaines de roquettes et d'obus de mortier, menaçant d'intensifier ses attaques, alors que l'État hébreu semblait jouer la retenue.

En soirée, l'aviation israélienne a toutefois riposté aux tirs palestiniens en lançant un raid contre un secteur proche de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui a tué un combattant des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, Yahi al-Chaaher, âgé de 23 ans.

Quatre autres Palestiniens ont été blessés, dont l'un grièvement, quand un hélicoptère israélien a tiré trois missiles sur eux, selon les services d'urgences palestiniens et des témoins.

L'armée israélienne a confirmé le raid en précisant qu'il avait «visé des terroristes qui avaient tiré des roquettes contre Israël».

Plus de 70 engins ont été tirés depuis mardi soir, soit le chiffre le plus important depuis le 19 juin, date de l'entrée en vigueur d'une trêve de six mois, non renouvelée par les islamistes à la suite de la poursuite du blocus israélien de Gaza.

Cette flambée de violence mercredi est elle-même consécutive à la mort de trois membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, tués mardi soir par une patrouille israélienne.

«La stupidité croissante d'Israël nous poussera à élargir (nos opérations) et placer dans notre ligne de mire des milliers de nouveaux sionistes (israéliens) pour défendre le peuple palestinien», a menacé la branche armée du Hamas dans un communiqué.

Dans ce contexte, toutes les localités israéliennes situées dans un rayon de 30 km de la bande de Gaza ont été reliées à un système de pré-alerte avertissant la population par hauts-parleurs de l'imminence d'un tir de roquette, a-t-on appris de source militaire.

Alors que la chute des roquettes semait la panique au sein de la population, notamment à Sdérot, le cabinet de sécurité israélien se réunissait à huis clos pour discuter de l'escalade de la violence.

Aucune annonce n'a été faite mais le gouvernement a une nouvelle fois brandi la menace d'une riposte.

«Notre position est claire: nous répondrons au calme par le calme. Mais nous riposterons aux attaques terroristes par des actions destinées à protéger nos populations», a indiqué son porte-parole, Mark Regev, soulignant qu'Israël «a jusqu'à présent démontré une très grande retenue en dépit des tirs quotidiens».

En visite à Sdérot, le président israélien Shimon Peres a pour sa part affirmé que «la riposte d'Israël doit être mesurée, responsable et efficace».

Le gouvernement israélien «doit savoir que toute décision d'attaquer la bande de Gaza ouvrira les portes de l'enfer et nous vous ferons regretter avec des larmes de sang vos crimes et votre stupidité», a répondu le Hamas.

Selon des commentateurs israéliens, le Hamas, en misant sur une escalade, tente de pousser Israël à renégocier une nouvelle trêve et obtenir des conditions plus favorables, une stratégie dangereuse qui pourrait mener à un conflit de plus grande envergure.

Le mouvement islamiste a tiré 30 roquettes, dont deux à longue portée de type «grad», et 33 obus de mortiers contre des localités du pourtour de la bande de Gaza, selon sa branche armée. Le Jihad islamique a revendiqué le tir de sept roquettes.

Selon l'armée, au moins 74 roquettes et mortiers ont été tirées, sans toutefois faire de victimes.

De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé à la reconduite d'une «trêve permanente et générale, en échange de la fin de l'agression d'Israël contre Gaza et l'arrêt de tirs de roquettes».

Ces incidents se sont produits après la fin d'un cessez-le-feu de 24 heures décrété par le Hamas. Officiellement, cette accalmie était destinée à laisser entrer des aides humanitaires égyptiennes.

Mais, à la suite des dernières violences, Israël est revenu mercredi matin sur sa décision d'ouvrir les points de passage pour laisser passer cette aide.