Une législation plus stricte de la vente d'armes aux États-Unis aiderait à réduire la criminalité au Mexique, où le nombre des homicides attribués aux trafiquants de drogue a augmenté de 117% en 2008, à 5376 depuis le 1er janvier, a déclaré lundi le Procureur général du Mexique.

L'augmentation est frappante, mais la criminalité meurtrière au Mexique, spectaculaire par la cruauté de la guerre entre cartels de la drogue pour le contrôle du trafic, reste inférieure à celle de nombre de pays d'Amérique latine, a relativisé le Procureur Eduardo Medina Mora, dans une rencontre avec la presse internationale.

«Le total des homicides volontaires, y compris ceux imputés aux trafiquants de drogue, atteindra en fin d'année 11 pour 100 000 habitants», a-t-il indiqué, soulignant que ce taux s'élèvera à «33 pour 100 000 en Colombie, plus de 50 au Guatemala et au Salvador, et sera proche de 40 au Brésil».

Il y a quelques années, le taux mexicain avoisinait 18 pour 100 000, a-t-il ajouté.

Il n'en reste pas moins que les cartels de la drogue sont jugés responsables de 5376 meurtres depuis le début de l'année, contre 2477 à la même époque de 2007, et que novembre 2008 a atteint un «maximum historique», avec 943 meurtres, a-t-il concédé.

C'est dans le nord, à la frontière des États-Unis, que la lutte entre cartels est la plus meurtrière, avec pour enjeu le contrôle de l'exportation vers le marché américain, premier client mondial de la cocaïne.

Contre les cartels de la drogue, le Mexique et les États-Unis ont encore des «efforts sérieux» à accomplir, a-t-il conclu: le Mexique, de son côté, contre «le trafic et la production de drogue», métamphétamines notamment, et les États-Unis pour mettre en oeuvre «de nouveaux mécanismes de contrôle sur les ventes d'armes sur leur territoire, et sur les flux illicites de dollars en espèces à la frontière».