La décision israélienne d'organiser des élections législatives anticipées en février pourrait retarder la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, détenu depuis 2006 dans la bande de Gaza, a déclaré le président égyptien Hosni Moubarak, cité jeudi par l'agence Mena.

«Ces questions prennent du temps (...) Vous devez faire preuve de patience et d'indulgence car vous vous approchez d'un changement gouvernemental et ceci pourrait retarder» la libération du soldat, a déclaré M. Moubarak.

L'agence officielle Mena publiait une interview du chef de l'Etat égyptien au Yediot Aharanot à paraître vendredi dans son intégralité, et dont le quotidien israélien a déjà publié des extraits jeudi.

Comme le journaliste israélien lui rappelait que le Premier ministre israélien démissionnaire Ehud Olmert serait aux commandes pendant encore trois mois, M. Moubarak a déclaré que «personne ne (voulait) prendre de décision sur la question» des prisonniers palestiniens.

«La question est liée aux prisonniers palestiniens. Il s'agit d'un problème présent dans les discussions», a-t-il dit.

L'Égypte joue depuis des mois le rôle de médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007 pour obtenir la libération de Gilad Shalit, capturé en juin 2006 par un commando palestinien constitué de plusieurs groupes, dont celui du Hamas.

Le Hamas demande qu'Israël libère 1400 prisonniers palestiniens, dont plusieurs centaines d'auteurs d'attaques meurtrières contre des Israéliens, ce que l'Etat hébreu refuse.

Dans les extraits publiés jeudi par le quotidien israélien, M. Moubarak a indiqué que le soldat allait «bien». «Selon les informations dont je dispose, Gilad Shalit va bien. Je ne pense pas qu'on le traite mal», a affirmé le président égyptien.

Les formations politiques israéliennes ont fixé au 10 février la date des élections législatives anticipées, décidées après l'échec des tentatives de la chef du parti Kadima au pouvoir en Israël, Tzipi Livni, de former un nouveau gouvernement de coalition pour succéder à celui de M. Olmert.