Plus de 200 médecins de Kerbala, dans le sud de l'Irak, ont arrêté d'exercer pour protester contre les menaces de mort qu'ils reçoivent après l'échec d'opérations chirurgicales, a annoncé lundi à l'AFP le président de l'association des médecins de Kerbala.

«Plus de 200 médecins ont fermé leurs cabinets et arrêté de travailler après avoir reçu des menaces de mort», a déclaré Ali Abou Tahine.

Ces médecins, qui travaillent également dans le plus grand hôpital public de Kerbala, à 110 km au sud de Bagdad, refusent de reprendre le travail tant que le gouvernement n'assurera pas leur sécurité.

Selon M. Tahine, les menaces proviennent de familles en colère après la mort de leurs proches sur la table d'opération.

«Tout le monde sait que les opérations chirurgicales sont dangereuses et que les chances de réussite sont souvent très basses», a souligné le président de l'association, en déplorant notamment la vétusté des installations médicales.

Les médecins ont présenté au gouvernement irakien une liste de cinq revendications, dont une demande de protection de la police et la qualification de «terrorisme» pour les menaces de mort.

En septembre, le gouvernement avait autorisé les médecins à porter une arme pour se défendre. Depuis l'invasion américaine de mars 2003, les médecins sont régulièrement la cible des groupes d'insurgés.