L'équipe du candidat républicain à la Maison-Blanche John McCain, accusée par les démocrates de recourir à des «mensonges dégoûtants» dans la campagne présidentielle, a lancé la riposte en accusant le camp de Barack Obama d'être «en pleine panique».

Lundi, le parti démocrate a mis en ligne une page Internet destinée à «compter les mensonges» attribués à John McCain et à son équipe, dont le nombre a été arrêté à 51.

«Le parti démocrate est en pleine panique à cause de Sarah Palin», a indiqué dimanche sur la chaîne ABC Carly Fiorina, proche du candidat et ancienne femme d'affaires, fustigeant les éditorialistes américains qui ont accusé M. McCain et sa colistière de mensonges.

Depuis le choix de Mme Palin pour figurer sur le «ticket» républicain, M. McCain a connu une remontée dans les sondages et la campagne présidentielle s'est envenimée.

Mme Fiorina a également accusé dimanche le camp démocrate de faire preuve de «jeunisme», suite à un un spot publicitaire présentant le sénateur de l'Arizona, 72 ans, comme incapable d'envoyer un courrier électronique.

«Ce recours récurrent au «Il est trop vieux» c'est du désespoir, franchement», a ajouté Mme Fiorina.

L'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, a accusé pour sa part Barack Obama d'être responsable de la tournure négative de la campagne, affirmant que c'était dû à son refus d'accepter la proposition de John McCain d'organiser des meetings communs.

«J'admets que la campagne est devenue trop négative des deux côtés», a dit M. Giuliani sur la chaîne NBC.

«La principale raison est que le sénateur Obama a refusé de débattre chaque semaine au cours de ces meetings», a-t-il ajouté.

Cette riposte du camp républicain est intervenue après de nouvelles accusations à l'encontre de la colistière de M. McCain.

Le New York Times a affirmé dimanche que Sarah Palin avait utilisé ses fonctions à la tête de l'Alaska depuis 2006 pour favoriser ses amis et proches.

Elle aurait ainsi attribué la direction des services de l'agriculture de l'État à une ancienne camarade de classe, un poste payé 95 000 dollars par an, selon le journal. Cinq autres anciens camarades de classe auraient également été recrutés de la sorte.

Les démocrates étaient passés à l'offensive contre le camp républicain après une série de spots publicitaires très négatifs à l'encontre de leur candidat.

L'un d'entre eux l'accusait d'avoir associé Sarah Palin à un «cochon», après que Barack Obama eut assimilé le changement promis par les républicains à vouloir «mettre du rouge à lèvres à un cochon».

Une autre vidéo accusait M. Obama d'avoir soutenu une loi pour enseigner l'éducation sexuelle dès la maternelle, alors que le texte visait en réalité à apprendre aux enfants à se méfier des prédateurs sexuels.

Un porte-parole du sénateur de l'Illinois, Bill Burton, a accusé M. McCain de faire la campagne la «plus sordide et la moins honorable de l'histoire politique moderne».

Vendredi, le sénateur de l'Arizona avait assuré dans l'émission The View que les spots publicitaires anti-Obama n'étaient pas des «mensonges».

Sarah Palin, épinglée quant à elle pour avoir déclaré à plusieurs reprises qu'elle s'était opposée à un projet de «pont vers nulle part», qui aurait relié une poignée d'habitants isolés à un aéroport en Alaska, a répété samedi cette affirmation dans le Nevada (ouest). Elle l'avait pourtant mise entre parenthèses pendant sa visite en Alaska.

Dimanche, CNN a également révélé, citant un de ses porte-paroles, qu'elle ne s'était jamais rendue en Irak pour rendre visite aux soldats américains, contrairement à des informations en ce sens du camp républicain.