L'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, estime que les Etats-Unis n'ont pas les moyens de se payer des réductions d'impôts de la taille de celles proposées par le candidat républicain aux élections présidentielles, John McCain. Du moins, pas sans une réduction des dépenses gouvernementales du même ordre.

«A moins que nous réduisions les dépenses, c'est non», a dit Alan Greenspan, vendredi, lorsqu'il était interrogé à propos des baisses d'impôts proposées par John McCain estimées à environ 3,3 billions $ US.

«Je ne suis pas en faveur de l'idée de financer des réductions d'impôts en empruntant de l'argent, a-t-il dit lors d'une interview avec Bloomberg Television. J'ai toujours lié les baisses d'impôts aux dépenses.»

John McCain a expliqué qu'il entendait compenser ses réductions d'impôts- dont la réduction du taux d'imposition des sociétés et l'élimination de l'impôt minimum de remplacement, lequel a nui aux familles de la classe moyenne - en mettant un terme aux dépenses injustifiées du Congrès, en abolissant des programmes gouvernementaux inutiles et en révisant des programmes d'admissibilité comme le régime d'assurance-maladie et de sécurité sociale.

Des membres du Parti démocrate ont bondi après avoir entendu les commentaires d'Alan Greenspan, notamment parce que John McCain avait dit être plus faible en économie qu'en politique étrangère et qu'il lisait The Age of Turbulence, les mémoires de l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, pour s'éduquer.

«Visiblement, il a besoin de relire ce livre et de l'étudier davantage», a affirmé le sénatrice démocrate Claire McCaskill au cours d'une conférence téléphonique.

Elle estime que John McCain ne parviendra pas à compenser ses baisses d'impôts par l'élimination des dépenses en affectations spéciales du Congrès, lesquelles sont estimées à 17 milliards $ US annuellement.

«C'est une somme d'argent importante, mais c'est loin d'être suffisant pour payer 3,5 billions $ en baisses d'impôts», a-t-elle fait valoir.