Pour sa première interview à la télévision, diffusée jeudi soir sur la chaîne ABC, la candidate républicaine à la vice-présidence américaine Sarah Palin s'est dite «prête» à assurer la fonction présidentielle et a prôné la fermeté envers la Russie et l'Iran.

Désignée le 29 août par John McCain comme sa colistière, Mme Palin n'avait accepté aucune interview jusqu'à présent, hormis au magazine People pour parler de sa famille. Son silence avait été critiqué par le camp démocrate et souligné dans la presse.

L'exclusivité de ses premiers propos revient au journaliste vedette de la chaîne ABC, Charles Gibson, qui l'a interrogée à Fairbanks, en Alaska (nord-ouest), Etat dont elle est la gouverneure. Assise face à lui, en tailleur noir et marron, jambes croisées, elle a répondu au journaliste en l'appelant constamment «Charlie».

Lorsque que ce dernier lui a demandé si elle était prête à devenir présidente des Etats-Unis, si nécessaire, elle a répondu: «oui, je le suis... si nous avons le privilège d'être élus pour servir ce pays, (je) serai prête. Je suis prête».

>>>Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

La colistière de John McCain a assuré qu'elle n'avait pas «cillé» lorsque le candidat républicain lui avait demandé d'être sa partenaire sur le ticket présidentiel.

Mme Palin a ensuite répondu à une série de questions sur des dossiers internationaux. La candidate à la vice-présidence s'est montrée ferme envers la Russie, n'excluant pas la possibilité d'une guerre en cas d'aggression sur un membre de l'Otan.

Interrogée sur le fait de savoir si les Etats-Unis devaient essayer de «restaurer la souveraineté géorgienne», elle a répondu: «Nous devons garder un oeil sur la Russie. Car le fait que les Russes aient envahi un petit pays démocratique, sans provocation, est inacceptable».

Mme Palin a appelé à l'entrée de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'Otan, même au prix d'avoir éventuellement à les défendre en tant que partenaire de l'Alliance en cas d'invasion russe.

«Je veux dire, c'est la règle lorsque vous êtes un membre de l'Otan, a-t-elle ajouté. Si un autre pays est attaqué, vous devez vous attendre à être appelé pour aider».

«Nous ne pouvons pas répéter la guerre froide», a-t-elle également dit. Sur l'Iran, Mme Palin a déclaré qu'elle «pense que sous (le président iranien Mahmoud) Ahmadinejad, les armes nucléaires entre les mains de son gouvernement sont extrêmement dangereuses pour tout le monde sur la planète».

«Nous devons mettre la pression sur l'Iran», a-t-elle martelé. Interrogée sur la légitimité pour les Etats-Unis de frapper des terroristes de l'autre côté de la frontière afghane, au Pakistan, Mme Palin a répondu: «Pour stopper les extrémistes islamistes, ces terroristes qui chercheraient à détruire l'Amérique, et nos alliés, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir, et ne pas ciller».

Mme Palin a également été interrogée sur de précédentes déclarations selon lesquelles les soldats américains en Irak, dont son fils va bientôt faire partie, étaient envoyés en mission pour Dieu.

«Je pense qu'il y a un grand espoir et un grand potentiel pour que chaque pays puisse vivre et être protégé avec des droits inaliénables dont je pense qu'ils sont un don de Dieu... et je pense que ces droits sont les droits à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur», a-t-elle dit.

Lors de la cérémonie organisée pour le départ d'un de ses fils, elle a qualifié la guerre en Irak de «cause juste».

Les élections américaines doivent se dérouler le 4 novembre

.