Le pape Benoît XVI entame ce vendredi une visite de quatre jours en France, à la rencontre d'un pays où les positions du président Nicolas Sarkozy sur la «laïcité positive» ont semé le trouble, signe d'une forte sensibilité au fait religieux dans la société.

Le pape devait être accueilli par le chef de l'État Nicolas Sarkozy et sa femme, Carla Bruni-Sarkozy, dès son arrivée à l'aéroport d'Orly à 11h00 (05h00 HAE).

Cette visite du pape, la première depuis son élection il y a trois ans et demi, s'annonce particulièrement dense. Le pape prononcera onze discours et homélies, et se rendra dès samedi dans le sanctuaire marial de Lourdes (sud-ouest), deuxième lieu catholique le plus visité après Rome.

Juste après son arrivée, le pape ira à l'Elysée, où il s'entretiendra en tête à tête avec Nicolas Sarkozy.

La partie plus religieuse du séjour parisien, au cours duquel il rencontrera les représentants des autres cultes, aura pour lieu la célèbre cathédrale Notre-Dame, où il célèbrera les vêpres et s'adressera aux jeunes vendredi soir, et l'Esplanade des Invalides pour une messe samedi matin.

À Lourdes, où la Vierge est «apparue» à Bernadette Soubirous, Benoît XVI se fera «pèlerin parmi les pèlerins» et suivra leur chemin en «papamobile». Il célèbrera deux messes dimanche et lundi.

Lors de cette visite, le pape devrait tenter de redonner de l'élan à une Église en perte d'influence, dans un pays où ils ne sont que 51% à se considérer comme catholiques, contre 80% au début des années 90, selon un sondage publié l'an dernier.

L'entreprise de séduction s'annonce délicate pour le pape, bien moins populaire que son prédécesseur Jean Paul II en France, alors que 76% des Français le jugent «conservateur», selon un sondage.

Le pape allemand devrait également s'exprimer sur le rôle de la religion dans «l'arène publique» dans les sociétés occidentales.

La séparation de l'Église et de l'État en France est l'une des plus strictes au monde. Mais le président français, qui revendique son catholicisme, entend accorder une place plus grande à la religion dans la société, et a tenu des propos en rupture profonde avec ceux de ses prédécesseurs.