Le président américain George W. Bush a secrètement donné son aval à la conduite par l'armée américaine d'opérations militaires terrestres au Pakistan, sans accord préalable d'Islamabad, affirme le New York Times sur son site web, citant de hauts responsables américains.

Selon ces responsables américains, non identifiés, les États-Unis préviendront le Pakistan de la conduite d'opérations sur son territoire, mais ne demanderont pas son autorisation.

Le quotidien new-yorkais estime que l'accord donné par le président Bush à ces opérations spéciales sur le territoire d'un de ses alliés-clés dans la «guerre contre le terrorisme» marque un tournant.

L'administration Bush s'est longtemps confrontée à Islamabad sur la façon de combattre Al-Qaeda et les combattants talibans, particulièrement dans les zones tribales pakistanaises où les insurgés ont installé des bases arrières.

«La situation dans les zones tribales n'est pas tolérable», déclare, sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable américain dans cet article, «nous devons être plus combatifs. Des ordres ont été donnés».

Le New York Times assure que les responsables américains débattent depuis plusieurs mois de la nécessité ou non d'autoriser de telles incursions au Pakistan, après les mises en garde des services de renseignement américain sur une consolidation de l'emprise d'Al-Qaeda et d'autres groupes sur le nord-ouest du Pakistan.

Cet article est publié après qu'Islamabad eut accusé le 3 septembre les forces internationales - probablement américaines - basées en Afghanistan d'avoir mené un raid contre un village du nord-ouest de son territoire et d'y avoir tué 15 civils.

Le Pakistan a sévèrement critiqué ces raids et, mercredi, le chef d'état-major des armées pakistanaises, le général Ashfaq Kayani a averti que «la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays seraient défendues à n'importe quel prix et qu'aucune force extérieure n'était autorisée à conduire des opérations à l'intérieur du Pakistan».

«Il n'y aucun accord ou arrangement avec les forces de la coalition stipulant qu'elles sont autorisées à mener des opérations de notre côté de la frontière», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Par ailleurs, les tirs de missiles américains, à partir de drones (avions sans pilote), se sont intensifiés ces derniers mois dans les zones tribales.