Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il a bien été victime d'une attaque cérébrale puis opéré mais il se rétablit, a confirmé jeudi le ministre sud-coréen de la Défense, cité par un député, alors que Séoul se prépare à toute éventualité.

S'adressant aux députés, lors d'une réunion à huis-clos de la commission de la Défense, le ministre sud-coréen de la Défense Lee Sang-hee, a confirmé que Kim Jong-il avait eu «un malaise en raison d'une attaque cérébrale et a subi une intervention chirurgicale dont il se remet».

Un responsable sud-coréen avait jugé mercredi «quasi-certain» que le numéro un nord-coréen connaissait des problèmes de santé, une information aussitôt démentie par le voisin communiste, au lendemain d'un défilé à Pyongyang auquel Kim Jong-il n'a pas assisté.

Mercredi soir, le président sud-coréen Lee Myung-bak avait donné consigne à ses ministres de se préparer à tout brusque changement qui pourrait intervenir de l'autre côté de la frontière, ordonnant que tout soit «préparé afin de minimiser la confusion en cas de changements politiques en Corée du Nord», selon son porte-parole.

Dans cette perspective, le ministre sud-coréen de la Défense a également indiqué qu'un plan militaire était en préparation, même si, aucun mouvement inhabituel de l'armée nord-coréenne n'a été constaté, a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'opportunité de remobiliser un contingent mixte américano-sud-coréen, M. Lee a répondu: «Nous sommes en train de mettre au point un plan en préparation soit d'une (possible) provocation limitée soit d'une guerre à grande échelle».

Les services de renseignement sud-coréens avaient également affirmé mercredi devant le Parlement que Kim Jong-il avait bien été victime d'une attaque cérébrale qui l'empêchait de se déplacer, mais qu'il était conscient, qu'il allait se rétablir et qu'il n'existait pas de vacance du pouvoir dans le pays.

Kim «se remet vite» et peut se tenir debout en étant soutenu, a précisé jeudi Lee Chul-woo, secrétaire de la commission du renseignement au Parlement, précisant que le leader nord-coréen n'avait aucun problème pour communiquer.

Selon lui, les autorités de Séoul sont au courant de ses problèmes de santé depuis la mi-août. Le «cher leader», au pouvoir depuis 1994, n'a plus été vu en public depuis près d'un mois. Le 14 août, il avait inspecté une unité militaire, selon la presse.

Alors que Pyongyang a reconnu mercredi l'absence de M. Kim mardi lors du défilé militaire marquant le 60e anniversaire du régime, le numéro deux du régime, Kim Yong-nam, a toutefois assuré qu'il n'y avait «pas de problème» avec Kim Jong-il.

L'ambassadeur nord-coréen pour les discussions de normalisation avec le Japon a lui qualifié de «conspiration» les informations sur les problèmes de santé de M. Kim.

Premier fils de feu Kim Il-sung, fondateur de la RPDC, qui fait encore l'objet d'un véritable culte dans le pays, Kim Jong-il n'a pas officiellement désigné de successeur parmi ses trois fils ou parmi les hauts dirigeants.

Une direction collégiale pourrait s'imposer en cas de transition soudaine, estime Lee Chul-woo. En revanche, si l'état de M. Kim s'améliore, l'organisation de sa succession attendra, toujours selon M. Lee pour qui une réconciliation entre le Nord et le Sud n'est pas à exclure, «si les technocrates gagnent du pouvoir».

Mais, si c'est l'armée qui renforce son influence, «le pays adoptera une ligne encore plus dure».