La Russie ne désire pas installer de bases militaires au Venezuela et son rapprochement avec ce pays d'Amérique latine n'est pas dirigé contre un pays tiers, a assuré l'ambassadeur de Russie à Caracas, Mikhail Orlovets.

«Le président (vénézuélien) Hugo Chavez l'a dit très clairement, il n'est pas question de bases militaires mais de manoeuvres conjointes» entre Russie et Venezuela, a déclaré le diplomate, dont les propos étaient diffusés mercredi par la radio publique YVKE Mundial.

L'ambassadeur russe a répété que les manoeuvres conjointes, annoncées lundi et que les marines des deux pays doivent effectuer en novembre dans les eaux territoriales vénézuéliennes, étaient des «pratiques normales».

«Ca n'est pas dirigé contre un pays tiers (...) Ce sont des exercices militaires conjoints, convenus d'avance par la Russie et le Venezuela, qui n'ont rien à voir avec une réponse au bouclier antimissiles que la Maison Blanche essaie d'implanter en Pologne et en République tchèque», a-t-il affirmé.

Moscou et Caracas ont également annoncé mercredi que deux bombardiers russes Tu-160 se trouvaient au Venezuela pour des vols d'entraînement.

Ce déploiement de moyens militaires russes, dans une région considérée depuis un siècle par les Etats-Unis comme leur chasse gardée, intervient dans un contexte de relations russo-américaines nettement refroidies depuis l'intervention russe en Géorgie en août.

M. Orlovets a écarté un retour à la Guerre Froide. Mais «nous n'allons pas céder à la politique agressive de l'Otan qui s'étend constamment vers les frontières de notre pays, ou à celle des États-Unis qui construisent leur défense antimissiles près de nous», a-t-il averti.