Sept des huit musulmans britanniques jugés à Londres pour un projet d'attentats en 2006 contre des avions transatlantiques au moyen d'explosifs liquides, devront faire l'objet d'un nouveau procès, a annoncé mercredi le Parquet.

Après trois mois et demi de procès et plusieurs semaines de délibérations, les jurés avaient reconnu lundi trois des huit accusés coupables de conspiration en vue de commettre des meurtres, mais pas de tentative d'attentats contre des avions.

Le jury n'était en outre pas parvenu à s'accorder sur un verdict pour quatre autres accusés, alors que le huitième était acquitté.

«J'ai conclu aujourd'hui que l'accusation doit demander que soient rejugés chacun des accusés sur les chefs d'accusation pour lesquels les jurés ne sont pas parvenus à trouver un accord», a déclaré le responsable du Parquet dans un communiqué.

«Cela inclura pour chacun d'entre eux un chef d'accusation pour conspiration en vue de faire exploser des engins explosifs sur des avions de ligne transatlantiques», a-t-il ajouté.

Abdulla Ahmed Ali, 27 ans, considéré comme le leader du réseau, a été reconnu coupable de conspiration en vue de tuer des centaines de personnes dans le cadre d'une campagne terroriste, par le tribunal de Woolwich, dans le sud-est de Londres.

Assad Sarwar, 28 ans, et Tanvir Hussain, 27 ans, ont également été reconnus coupables du même chef d'accusation. Le 8eme accusé, Mohammed Gulzar, 27 ans, avait été acquitté.

Les huit hommes, tous musulmans, étaient jugés pour avoir projeté en août 2006 de commettre des attentats suicide dans au moins sept avions reliant l'aéroport londonien d'Heathrow, l'un des plus importants au monde, avec le Canada et les États-Unis.

Selon l'accusation, le groupe voulait provoquer un véritable «carnage» à bord d'au moins sept avions reliant Heathrow avec le Canada (Toronto et Montréal) et les États-Unis (New York, Washington, Chicago, San Francisco).

Le verdict prononcé lundi par les jurés de Woolwich a provoqué une vive polémique en Grande-Bretagne, notamment sur la solidité du dossier monté par la police antiterroriste britannique.

L'ancien responsable de la section antiterroriste de Scotland Yard, Peter Clarke, a affirmé dans le Times qu'il avait été obligé d'arrêter les huit hommes plus tôt que prévu après l'arrestation d'un autre suspect au Pakistan, apparemment à la demande des États-Unis. Cette précipitation aurait empêché Scotland Yard d'accumuler autant de preuves qu'elle le souhaitait.

Lors du procès, l'accusation avait affirmé que les accusés voulaient provoquer des attentats ayant «un réel impact mondial». Ils prévoyaient d'injecter des explosifs liquides au fond de bouteilles en plastique de boissons énergétiques, afin de déjouer les contrôles de sécurité qui à l'époque ne visaient pas spécifiquement les liquides. Des bombes auraient été confectionnées une fois à bord des appareils et déclenchées en vol.

Le groupe «n'était pas loin» de mettre son plan à exécution, avait indiqué le procureur Peter Wright au début du procès.

La révélation du complot avait entraîné la mise en oeuvre de mesures strictes de sécurité sur les avions de ligne, qui exigent dorénavant que les passagers n'emportent en cabine que des récipients n'excédant pas 100 ml.