Un éboulement de roches et de boue, provoqué par une mine illégale, a fait au moins 34 morts lundi dans le nord de la Chine, selon un bilan publié mardi qui pourrait s'alourdir car les médias font état de centaines de disparus.

Un millier de sauveteurs -- policiers, pompiers et habitants--, aidés d'une vingtaine de bulldozers, s'affairaient mardi à dégager les décombres à la recherche de victimes enfouies dans cette vallée de la province du Shanxi, où les mines de charbon et de minerais sont nombreuses.

Des sauveteurs sondaient le sol boueux à l'aide de longues barres de fer, selon les images des télévisions.

D'après la télévision centrale CCTV, «plusieurs centaines de personnes sont portées disparues» après cet éboulement qui a détruit et enseveli lundi vers 8h00 (20h00 HAE) des maisons, un immeuble de bureaux et un marché dans la petite ville de Taoshi.

«C'était terrible, cette vague de boue et de roches devait être d'environ sept mètres», a déclaré à l'agence Chine Nouvelle un ouvrier migrant, Wei Guanghui.

«Elle a dévalé la vallée et emporté le marché et les maisons en quelques minutes», a-t-il ajouté.

Les autorités ont accusé les exploitants d'une mine illégale d'avoir provoqué la catastrophe.

Selon les premiers résultats de l'enquête, l'accident s'explique par le fait que «la mine de Tashan opérait illégalement et les résidus miniers entreposés dépassaient la capacité de stockage du bassin», a indiqué le centre de secours, cité par Chine Nouvelle.

Plusieurs responsables locaux, dont le secrétaire du Parti communiste et le responsable de l'Administration de la sûreté au travail, ont été limogés, a-t-elle ajouté.

Neuf responsables de la mine, dont son directeur, ont été interpellés, a indiqué pour sa part l'Administration de la sûreté au travail.

«La priorité ce sont les secours, nous devons déployer tous les efforts possibles pour sauver la vie des gens s'il y a encore de l'espoir», a déclaré à CCTV le gouverneur du Shanxi, Meng Xuenong.

Trente-cinq personnes ont également été blessées, dont quatre grièvement, selon le bilan officiel.

Le Centre d'Information pour les droits de l'Homme et la démocratie basé à Hong Kong, qui cite des habitants, a affirmé que jusqu'à 500 personnes pourraient se trouver sous les débris et la coulée de boue.

«Nous ne savons pas vraiment combien de personnes étaient présentes sur les lieux au moment de la catastrophe. Nous sommes occupés par les opérations de recherches et de secours», a indiqué à l'AFP un responsable du district de Xiangfen, où se trouve Taoshi.

La présence de nombreux travailleurs migrants, qui ne sont pas officiellement enregistrés, complique la tâche d'identification des victimes. Et les opérations de secours sont rendues difficiles par la pluie incessante et le terrain accidenté.

Face aux accidents de mines meurtriers, les autorités chinoises ont accru les contrôles ces dernières années. Mais, sur le terrain, la corruption des cadres locaux empêche souvent d'obtenir des résultats.