Plus de 800 000 personnes ont été secourues dans le nord-est de l'Inde, victime des pires inondations dans la région en 50 ans, mais des dizaines de milliers d'autres restent coupées du monde, ont annoncé vendredi les autorités locales.

«L'essentiel des opérations d'évacuation est terminé avec plus de 800 000 personnes acheminées en lieu sûr, parmi lesquelles 280 000 sont réfugiées dans des camps», a déclaré Nitish Mishra, ministre de l'État du Bihar chargé de la gestion des catastrophes naturelles.

«Les opérations de secours ont été sans précédent, non seulement en Inde, mais aussi dans le monde», a affirmé M. Mishra en précisant qu'entre 50 000 et 100 000 sinistrés étaient toujours bloqués au milieu des inondations, sans rien à manger ni à boire.

Ces victimes survivent dans des conditions dramatiques dans des régions quasiment inaccessibles du Bihar, à 150 km à l'est de la capitale régionale Patna, avertissent depuis jeudi des travailleurs humanitaires indiens et étrangers, demandant aux autorités une «mobilisation générale» et une accélération» des opérations de secours.

Car malgré les efforts des secouristes, bon nombre de rescapés se plaignent de la lenteur et de la faible ampleur des secours.

C'est même «la honte de l'Inde!», proclame en une ce vendredi le quotidien Hindustan Times.

Confronté à ce que le gouvernement fédéral et l'armée ont qualifié de «plus grande calamité nationale de l'histoire récente», le Bihar a réclamé une aide internationale du niveau de celle débloquée pour le tsunami du 26 décembre 2004 en Asie.

Traditionnellement, l'Inde refuse toute assistance étrangère.

Les pluies torrentielles de la mousson qui se sont abattues sur cet État pauvre, à la frontière du Népal, ont fait déborder la Kosi. Ce cours d'eau, surnommé «la rivière du chagrin», s'est déversé le 18 août dans le lit voisin d'un ancien fleuve asséché depuis des siècles, submergeant des centaines de villages.

Ces intempéries ont fait plus de cent morts depuis la mi-août et touché de près ou de loin trois millions d'Indiens. Un million sont toujours sans abri, selon les Nations unies. Ils sont «cinq fois plus» d'après l'organisation Save the Children.

Au total, 1100 km2 du Bihar ont été dévastés et 300 000 maisons détruites.

Le niveau des eaux a certes commencé à baisser, a indiqué R.K. Singh du gouvernement régional, mais la Kosi risque de gonfler encore d'ici à la fin de la saison des pluies, dans trois ou quatre semaines.

Depuis juin, dans toute l'Inde, la mousson a fait plus de 800 morts. En 2007, ces pluies saisonnières avaient fait plus de 2200 morts et des dizaines de millions de sinistrés.