Des diplomates européens ont été autorisés pour la première fois vendredi à entrer dans une zone tampon contrôlée par les troupes russes en Géorgie, leur accès étant toutefois limité à un seul village, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les ambassadeurs d'Estonie, de Lettonie et de Suède ont pénétré dans la zone tampon par un point de contrôle près du village de Karaleti, proche du territoire séparatiste géorgien de l'Ossétie du Sud.

«C'est la première fois qu'une délégation d'ambassadeurs de pays de l'Union européenne réussit à entrer dans la zone tampon», a déclaré l'ambassadeur de Suède en Géorgie, Hans Gunnar Aden.

Il a toutefois observé que c'était «un petit pas», car les Russes ont refusé l'accès à un camion d'aide humanitaire appartenant au convoi et ont restreint l'accès à ce seul village de Karaleti.

En outre, un vice-ministre lituanien, Laimonas Talat-Kelpas, accompagnant les diplomates, s'est vu refuser l'entrée dans le village, au motif qu'il n'était pas ambassadeur.

«Cette mission est importante pour qu'on se rende compte des besoins humanitaires qui existent dans ces villages georgiens. C'est aussi important pour vérifier que l'engagement des Russes à ne pas entraver la libre circulation est tenu», a-t-il poursuivi.

«Rien n'a changé. Ils continuent de violer les principes clés de la législation internationale, la Convention de Vienne et l'accord de cessez-le-feu en six points», a déploré le diplomate.

La Russie a fait savoir qu'elle retirerait ses troupes de la zone tampon une fois que celle-ci serait sous contrôle international, avec la présence d'observateurs militaires et de policiers, et une fois que la Géorgie aura signé un pacte de non-agression.

La Russie a lancé une opération militaire en territoire géorgien après le déclenchement le 7 août par la Géorgie d'une offensive armée contre sa république séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud.

Nombre de pays occidentaux ont appelé la Russie à retirer ses troupes de Géorgie et condamné Moscou pour sa décision de reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud ainsi que de l'Abkhazie, autre territoire séparatiste géorgien pro-russe.