Le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi a dit vendredi que le régime militaire avait «la responsabilité» d'assurer le bien-être et la survie de la lauréate du prix Nobel de la paix, assignée à résidence et qui refuserait des livraisons de nourriture depuis trois semaines.

«Nous avons entendu que Mme Aung San Suu Kyi n'accepte pas totalement les livraisons quotidiennes de nourriture qui lui sont destinées. (Sa formation politique) la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et la population sont extrêmement inquiètes», indique une déclaration du parti.

«Nous déclarons que les autorités qui l'ont détenue de manière injuste (pendant la majeure partie des 19 dernières années) ont la responsabilité du bien-être et de la survie de Mme Aung San Suu Kyi», ajoute le texte.

Selon la LND --qui ne parle pas explicitement de grève de la faim--, «le refus de livraisons de nourriture par Mme Suu Kyi vise à dénoncer la poursuite de sa détention qui est injuste selon la loi».

Mercredi, le quotidien officiel birman New Light of Myanmar avait rapporté que la dirigeante de l'opposition avait refusé la veille de rencontrer un officier de liaison, le ministre du Travail Aung Kyi, nommé l'année dernière par la junte pour dialoguer avec elle. Elle a également refusé de recevoir une visite de son médecin personnel, selon ce journal.

Aung San Suu Kyi (63 ans) avait créé la surprise le mois dernier en refusant de rencontrer l'envoyé spécial de l'ONU en Birmanie, Ibrahim Gambari, qui a séjourné à Rangoun du 18 au 23 août.

M. Gambari était venu dans l'espoir de relancer le dialogue entre l'opposition et le régime, mais sa mission s'était achevée sur un échec qui avait mis l'accent sur l'impasse politique en Birmanie où l'armée est au pouvoir depuis 1962.

Mme Suu Kyi s'est plainte à plusieurs reprises de l'absence de progrès démocratiques en Birmanie, estimant que son dialogue avec le ministre du Travail semblait futile.