Pas moins de sept parlementaires étaient sur les rangs vendredi pour tenter de remplacer le premier ministre japonais Yasuo Fukuda, dont la soudaine démission lundi a ouvert une course à la succession.

Le favori Taro Aso, près de 68 ans, secrétaire général du Parti libéral démocrate (PLD, droite, au pouvoir) et ancien ministre des Affaires étrangères, a annoncé sa candidature à la présidence du parti.

Le nouveau président du PLD, qui succédera au démissionnaire Fukuda, sera désigné le 22 septembre lors d'un vote interne. Il est assuré de devenir ensuite premier ministre du Japon, le PLD étant majoritaire à la Chambre des députés dont le vote est décisif.

Largement en tête des sondages d'opinion, le nationaliste M. Aso a appelé à l'unité du parti «pour relancer l'économie et rassurer les citoyens».

Six autres prétendants au sein du PLD se sont néanmoins fait connaître. Les candidatures ne seront toutefois déposées officiellement que mercredi, laissant encore à chacun la possibilité de se retirer.

La journée de vendredi a vu trois nouveaux aspirants sortir du bois.

Yasufumi Tanahashi, un ancien ministre des Sciences et technologies âgé de 45 ans, dit vouloir concourir au nom de la génération des 30-40 ans pour apporter un «changement dans la politique».

Un politicien haut en couleur, Ichita Yamamoto, s'est également mis sur les rangs. Ancien travailleur humanitaire et musicien, habitué des talk-shows télévisés, il occupe aujourd'hui un haut poste au ministère des Affaires étrangères.

«Si vingt personnes disent vouloir travailler avec moi, je ne fuirai pas mes responsabilités», a assuré pour sa part un ex-ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, dont le passage au ministère avait coïncidé avec la révélation de plusieurs scandales financiers et d'espionnage.

Le soutien de vingt hauts responsables du PLD est nécessaire pour présenter sa candidature.

Ces concurrents potentiels de M. Aso, peu connus du grand public, s'ajoutent à trois figures du parti qui se sont manifestées plus tôt dans la semaine.

Kaoru Yosano, secrétaire d'État à la Politique économique et budgétaire, partisan de la rigueur, se sent investi d'une «mission».

Une autre ancienne ministre de la Défense, Yuriko Koike, voudrait devenir la Première Japonaise à accéder au faîte du pouvoir. «Hier le climat était bon (autour de sa candidature, ndlr), mais aujourd'hui il se dégrade un peu... J'aimerais travailler à un projet commun (avec d'autres parlementaires) pour changer le Japon», a-t-elle expliqué.

Nobuteru Ishihara, enfin, a été ministre des réformes administratives sous l'ancien premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006). Il est le fils du gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, un tribun aux accents volontiers populistes.