Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est félicité jeudi du lancement formel de négociations pour la réunification de Chypre, île méditerranéenne divisée depuis 34 ans, et a espéré des progrès.

Dans une déclaration adoptée à l'unanimité par ses quinze membres et lue par son président, l'ambassadeur du Burkina Faso, Michel Kafando, le Conseil «salue chaleureusement le lancement de négociations intensives».

Le Conseil de sécurité appelle les deux côtés à «continuer de travailler ensemble de manière constructive et positive afin de parvenir à un règlement complet et durable approuvé dans des referenda distincts et simultanés», ajoute la déclaration.

Il «est très désireux d'assister à des progrès dans les négociations», après trois décennies d'échecs diplomatiques, et «réitère sa disposition à soutenir le processus.»

Les dirigeants chypriotes grec et turc ont formellement lancé mercredi des négociations en vue de la réunification de leur île et entreront dans le vif du sujet la semaine prochaine.

Demetris Christofias, président de la République de Chypre, et le dirigeant de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue par la seule Turquie) Mehmet Ali Talat, se sont rencontrés dans la zone tampon de Nicosie contrôlée par l'ONU, sur le site de l'aéroport désaffecté de la dernière capitale divisée au monde.

Ce rendez-vous a marqué le coup d'envoi formel des pourparlers les plus sérieux depuis le plan de réunification de l'ONU entre les parties sud et nord occupé de l'île approuvé par les Chypriotes-turcs mais rejeté par la partie grecque en 2004. L'île est entrée divisée dans l'Union européenne dans la foulée.

MM. Christophias et Talat auront le 11 septembre leur première séance de négociations formelles avec à l'ordre du jour les questions de gouvernement et de partage du pouvoir.

Ils sont déjà convenus d'établir une ligne téléphonique sécurisée pour faciliter les contacts directs et se verront au moins une fois par semaine durant le processus. Aucun délai n'a été fixé mais l'ONU a averti que les discussions ne pourraient durer indéfiniment. Toute solution devra à nouveau être soumise à un double référendum.

Chypre est divisée depuis 1974, quand la Turquie a envahi le tiers nord de l'île après un coup d'Etat à Nicosie de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes qui voulaient rattacher l'île à la Grèce.

La Turquie a toujours insisté sur le maintien de son droit d'intervention, obtenu, avec ceux de la Grèce et la Grande-Bretagne, dans les traités qui ont accordé l'indépendance à l'île en 1960.