Le maire de Détroit (Michigan, nord) a plaidé coupable jeudi d'avoir «menti sous serment» entraînant la perte d'un procès où trois policiers de la ville contestaient leur limogeage et qui avait coûté 8,4 millions de dollars à celle-ci.

«J'ai menti sous serment (...) dans l'intention de tromper la cour et le jury, d'entraver et de faire obstruction à la justice», a déclaré Kwame Kilpatrick lors d'une audience à la cour du comté de Wayne (Michigan).

Au terme d'un accord avec la partie adverse, M. Kilpatrick doit purger une peine de quatre mois de prison, verser un million de dollars d'amende et démissionner de son poste de maire qu'il occupait depuis sept ans, lorsqu'il était, à 31 ans, devenu le plus jeune maire de Detroit. Il a également accepté une mise à l'épreuve pendant cinq ans.

«Vous comprenez qu'en plaidant coupable, vous abandonnez certains de vos droits constitutionnels et l'un d'entre eux qui est d'être jugé par un jury ?», a interrogé le juge. «Oui», a-t-il répondu. «Vous abandonnez aussi le droit d'être présumé innocent jusqu'à la preuve de votre culpabilité ?», a repris le magistrat. «Je crois que j'ai abandonné cela il y a longtemps», a répondu M. Kilpatrick, lors de l'audience retransmise à la télévision américaine.

Le maire était poursuivi pour une dizaine de chefs d'inculpation dont «parjure», «complot», «obstruction à la justice» et «faute professionnelle».

L'affaire a commencé en janvier, lorsqu'un journal local, le Detroit Free Press, a rendu public des textos échangés entre le maire de la ville et sa chef de cabinet prouvant que ceux-ci entretenaient une relation amoureuse et qu'ils avaient donc menti sous serment dans un procès en 2007.

Trois policiers de la ville le poursuivaient en effet pour les avoir limogés parce qu'ils enquêtaient sur la manière dont le maire utilisait le personnel assurant sa sécurité pour couvrir sa relation adultère.