Le sénateur de l'Arizona John McCain, 72 ans, avait rendez-vous avec son destin jeudi, devant la convention républicaine réunie à St Paul (Minnesota, nord), en acceptant formellement la candidature pour la Maison Blanche.

M. McCain, officiellement investi par les délégués républicains mercredi soir, devait prendre la parole à 21h10 locales (22h10 HAE, vendredi). Son discours devrait durer une quarantaine de minutes.

Le sénateur de l'Arizona devait être précédé sur scène par deux de ses plus proches compagnons: le sénateur de Caroline du Sud, Lindsey Graham et l'ancien gouverneur de Pennsylvanie Tom Ridge. Sa femme Cindy devait également prendre la parole.

La tribune du Xcel Center a été modifiée dans la nuit de mercredi à jeudi. La nouvelle configuration de la salle devrait permettre à M. McCain de retrouver l'ambiance de ses meetings de campagne.

Le discours de M. McCain sera retransmis sur la plupart des chaînes d'information mais la concurrence sera rude avec les chaînes sportives. Ce jeudi marque le lancement de la saison 2008-2009 du championnat de football américain NFL, le sport préféré des Américains.

L'élection présidentielle du 4 novembre aura lieu dans deux mois jour pour jour. La jeune colistière de M. McCain, Sarah Palin, 44 ans, a enthousiasmé le Xcel Center mercredi en tapant sans retenue, mais sans jamais le citer, sur le candidat démocrate Barack Obama. Promettant une campagne pugnace, elle a plaisanté: «Quelle est la différence entre une maman qui accompagne ses enfants au hockey et un pitbull? Le rouge à lèvres!».

Selon l'institut spécialisé Nielsen, 37,2 millions de téléspectateurs (dont 19,5 de femmes) ont suivi le discours de Mme Palin, soit seulement 1,1 million de moins que ceux qui avaient suivi jeudi dernier le discours de M. Obama à Denver.

En campagne en Pennsylvanie (est), M. Obama a affirmé qu'il n'était pas surpris par les attaques de Mme Palin et des autres orateurs républicains.

Les républicains «n'ont proposé aucune idée en deux jours sur la façon dont ils envisagent d'améliorer la situation des classes moyennes», a dit le candidat démocrate interrogé sur CNN. «Ils ont passé leur temps à m'attaquer ou à chanter les louanges de John McCain. Ils font ce qu'ils veulent. C'est leur convention. Leurs attaques ne me surprennent pas et, quand j'y pense, j'ai été traité plus durement sur des terrains de basket», a ajouté le sénateur de l'Illinois.

Dans le discours de Mme Palin «il n'y avait pas un mot au sujet de la classe moyenne ou des soins de santé ou sur la façon dont les gens vont faire le plein d'essence ou envoyer leurs enfants à l'université», avait remarqué auparavant le colistier de M. Obama, Joe Biden.

La prestation de la colistière de M. McCain a reçu les éloges de la presse américaine. Mais, pour remporter la Maison Blanche, il faudra également séduire et convaincre les électeurs indépendants et une partie des ex-électrices de Hillary Clinton qui ont pu être effrayés par le ton agressif des orateurs qui se sont succédés à la tribune de la convention républicaine.

M. McCain devait rappeler sa carrière «au service des Etats-Unis», comme jeune officier de la Navy, prisonnier de guerre au Vietnam et, depuis 26 ans, comme parlementaire au Congrès, d'abord comme représentant, puis comme sénateur. Tout au long de la convention qui a ouvert en sourdine lundi, en raison de l'ouragan Gustav, avant de monter en puissance ces deux derniers jours, les délégués ont longuement insisté sur la personnalité et le caractère de M. McCain, le «franc-tireur» et ont rappelé dans presque tous leurs discours que le sénateur de l'Arizona avait passé près de six ans dans les geôles nord-vietnamiennes.